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"L'industrie française n'est plus capable de faire face à la demande" assure Louis Gallois

"Ce n'est plus tellement un problème de compétitivité, c'est un problème de taille de l'industrie" explique le président du conseil de surveillance de PSA sur BFM Business.

L'industrie française, qui semblait être vouée au déclin, a repris des couleurs. Mieux! Elle ne demande qu'à croître, estime Louis Gallois, président du conseil de surveillance de PSA et du think tank La Fabrique de l'industrie. Plus qu'un problème de compétitivité, c'est d'avantage un défi "de volume" qui se dessine désormais pour l'industrie française, affirme-t-il sur le plateau de "12H, l'Heure H" ce lundi sur BFM Business. "C'est un enjeu totalement décisif."

"L'industrie française n'est plus capable de faire face à la demande intérieure et à la demande extérieure par sa taille" poursuit-il. "Ce n'est plus tellement un problème de compétitivité, c'est un problème de taille de l'industrie." Il faut donc "installer en France des capacités de production". "Nous ne sommes pas les seuls" précise l'ex-patron de la SNCF et d'Airbus. "Les Britanniques et les Américains sont dans la même situation que nous".

"Ça veut dire que le déficit de notre balance commerciale est structurel. Actuellement, les capacités de production sont pratiquement saturées et il n'en reste pas moins que nous avons un déficit commercial très important", note l'ancien patron de la SNCF et d'Airbus. 

Alléger les procédures d'installations de sites industriels

Mais pour assurer cette expansion dans les territoires, encore faut-il supprimer certains obstacles, par exemple en mettant fin aux zones blanches qui rendent les installations impossibles, ou encore en facilitant les procédures d'installations qui sont "trop longues." Le gouvernement travaille d'ailleurs sur cet axe, notamment en proposant des sites clés en mains aux investisseurs.

Reste encore "un problème lourd que sont les impôts de production", décriés par les industriels. Le gouvernement en est conscient" assure Louis Gallois. Mais l'exécutif ne devrait pas bouger avant plusieurs années pour éviter de perdre cette manne évaluée à 72 milliards d'euros pour l'année 2016, selon une étude de juin dernier du Conseil d'analyse économique

Thomas Leroy