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L'iPhone et la Chine plombent Apple

Le logo d'Apple.

Le logo d'Apple. - Emmanuel DUNAND/AFP

Ralentissement des ventes en Chine, guerre commerciale, règne de l'iPhone de plus en plus contesté. Apple parvient tout de même à tenir ses promesses sur les services.

Apple a confirmé mardi que ses ventes de fin d'année avaient été décevantes avec un chiffre d'affaires en repli et un bénéfice net à la peine, plombés par l'iPhone et la Chine, mais a su néanmoins rassurer les investisseurs. Malgré les résultats, le titre avançait de presque 6% en Bourse dans les échanges électroniques vers 21H30 GMT.
Bien qu'Apple enregistre là pour la première fois depuis des années des résultats en repli et confirme le fait que l'iPhone, dont il est très dépendant financièrement, est en perte de vitesse, le groupe a montré qu'il avait d'autres relais de croissance dans les autres appareils (iPad, Mac, montres connectées) mais surtout dans les services (streaming, cloud, paiement), qu'il tente de présenter comme un moteur de croissance. "Même s'il est décevant d'avoir manqué notre objectif (initial) de chiffre d'affaires (annoncé à l'automne), nous gérons Apple à long terme et les résultats de ce trimestre montrent que notre force sous-jacente est profonde et large", a commenté le PDG Tim Cook.

Baisse des ventes de l'iPhone en Chine

Le chiffre d'affaires des trois derniers mois de 2018, le premier trimestre de son exercice décalé, est ressorti en repli de 5% à 84,3 milliards de dollars. Ce chiffre a été plombé par un repli de 15% à 52 milliards de dollars du chiffre d'affaires tirés des iPhone, une baisse imputable notamment à la baisse du marché chinois, où le groupe a vu son chiffre d'affaires (tous produits confondus) dégringoler de 27% à 13,16 milliards de dollars. 
En revanche, les ordinateurs Mac, la tablettes iPad, les accessoires (écouteurs, montres) ont tous vu leurs ventes augmenter. Les services ont vu leurs chiffres d'affaires grimper de 19% à 10,9 milliards, un peu au-dessus des attentes des analystes. Mais pour Neil Saunders, analyste de Global Data, "cette baisse inhabituelle du chiffre d'affaires est le symbole d'une entreprise qui commence à manquer de souffle".
Au début du mois, la marque à la pomme a pris tout le monde par surprise en prévenant, fait rarissime, que son chiffre d'affaires et ses ventes d'iPhone avaient été plus mauvais que prévu, à cause du ralentissement de l'économie chinoise et d'autres pays émergents, ainsi que de la guerre commerciale menée par le président américain Donald Trump.
Apple a publié ses résultats alors qu'une embarrassante faille de sécurité a été découverte lundi soir sur FaceTime, son application d'appels vidéo. Elle permet à l'utilisateur d'entendre, et même de voir, son correspondant sur un iPhone avant même qu'il n'ait décroché. Apple a promis un correctif "dans la semaine", mais en attendant la fonctionnalité incriminée de conversation de groupe sur FaceTime a été suspendue.

Dépendance

Apple devait à tout prix convaincre mardi les investisseurs qu'il a bien une stratégie pour sortir du tout iPhone, à l'heure où le marché du smartphone est complètement saturé. Jusqu'à présent, le groupe américain était parvenu à compenser le ralentissement des ventes en sortant des modèles toujours plus chers, dépassant pour certains la barre symbolique des 1.000 dollars. Tactique longtemps payante puisque le chiffre d'affaires continuait à croître bien plus vite que le nombre d'iPhone vendus. Apple fait aussi face à une concurrence féroce de la part de constructeurs offrant des performances similaires, mais moins chères. Outre le leader mondial, le sud-coréen Samsung, Apple est confronté à l'ambition acharnée du chinois Huawei, qui lui grignote des parts du marché mondial.

Alors qu'aucun appareil révolutionnaire ne pointe à l'horizon, plus de 10 ans après l'iPhone, les spéculations sur ses projets sont légion. Beaucoup d'analystes pensent par exemple que le groupe, richissime, pourrait décider d'aller directement sur le terrain de Netflix et d'Amazon en investissant massivement dans des contenus originaux. Pour l'instant, Apple reste timide sur ce terrain mais a annoncé l'an dernier que la célèbre présentatrice et femme d'affaires Oprah Winfrey allait produire des programmes pour la plateforme. Apple pourrait aussi produire une série animée avec le chien Snoopy. D'autres parient sur la conduite autonome.

La rédaction avec AFP