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L’Oréal et ses très compétitives usines françaises

Les fards à paupières Lancôme sont produits à l'usine L'Oréal de Lasigny, dans le Nord de la France

Les fards à paupières Lancôme sont produits à l'usine L'Oréal de Lasigny, dans le Nord de la France - -

Le numéro un mondial des produits de beauté est très implanté dans l'Hexagone. De ses trois usines du nord sortent presque tous les cosmétiques de ses marques de luxe. Un modèle de "made in France" qui fonctionne.

Lui aussi, L'Oréal vante le "made in France". La fabrication de presque tous les produits de la division luxe du numéro un mondial des cosmétiques est ainsi rassemblée dans un pôle d'excellence composé de trois usines dans le nord de la France.

Il y a l’usine Sicos, à Caudry, spécialisée dans les soins, fonds de teint et mascaras. L’usine Fapagau, à Gauchy, est dédiée à la fabrication des parfums. Et l’usine B.R.I, pour Beauté, Recherche & Industries, à Lassigny, produit des rouges à lèvres, gloss, fards à paupières, poudres et parfums.

Ce dernier site s’étend sur 45.000 mètres carrés, sur lesquels 40 lignes de conditionnement et 25 cuves de fabrication sont dédiées à la production. Chaque année, près de 3.300 produits différents en sortent, comme des vernis à lèvres (rouge à lèvres effet "glossy") déclinés en une quarantaine de teintes ou palettes de fards à paupières multicolores.

Une capacité de production flexible

C'est en quelque sorte l'usine haute couture, celle qui est capable de produire les parfums et rouges à lèvre les plus luxueux du groupe, comme "ceux de la marque Lancôme, ou Yves Saint-Laurent", explique Christian Georges, le directeur Technique Opérations L’Oréal Luxe 21.

Un atelier où peuvent aussi être produits "plusieurs millions de tubes" à l’occasion d’un lancement, que de "très très petites quantités", comme quelques centaines de rouges de même teinte, souligne Christian Georges. De quoi "servir le marché au plus près de l’écoulement", se félicite-t-il.

Ce qui est vrai pour le maquillage l'est aussi pour les parfums : la réactivité et l'adaptation de la production à la demande sont essentielles. En fonction du succès ou du flop de chaque parfum, il faut être capable de réagir au plus vite.

Des étapes impossibles à automatiser

A côté des cinq lignes de conditionnement automatisées, des postes de travail manuels ont été mis en place pour les packagings les plus sophistiqués. La mise en étui du parfum Flower Bomb de Viktor and Rolf se fait ainsi de manière artisanale. La faute au sceau qui l’orne, dont la dépose est "très délicate et précise", et que L’Oréal "ne sait pas automatiser", indique Tanguy Jeanson, le directeur du site.

Même chez le numéro un mondial des cosmétiques, on vante donc encore le savoir-faire manuel, sans pour autant oublier la productivité. Objectif : l'innovation au meilleur coût. Chaque année, le groupe investit 20 millions d'euros pour le pôle excellence de la division luxe.

Karine Vergniol (texte) et Dorothée Balsan (image)