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Energie

L'Ukraine veut redonner vie à Tchernobyl grâce à l'énergie solaire

Sous l'impulsion du gouvernement ukrainien, des milliers d'hectares de terres irradiées pourraient être transformées en immense centre de production électrique d'origine photovoltaïque. Deux investisseurs américains et quatre énergéticiens canadiens seraient intéressés.

Trente ans après l’explosion d’un réacteur de la centrale nucléaire Lénine, les environs de Tchernobyl pourraient redevenir un haut lieu de la production électrique ukrainienne. Autour de l’installation, un territoire d’environ 1.000 kilomètres carrés est toujours interdit d’accès à la population. Une "zone contaminée", hautement radioactive, qui révèle aujourd'hui "des opportunités de développement" selon les autorités ukrainiennes. Ces dernières émettent le souhait d'y bâtir "une zone industrielle spéciale, en conformité avec toutes les règles de sécurité" applicables à ce territoire particulier. 

Dans un document adressé aux "grandes banques", consulté par The Guardian, l’Ukraine détaille plus précisément ce projet de reconversion d'une partie des terres de Tchernobyl. D’après le quotidien britannique, l'exécutif ukrainien souhaite consacrer 6.000 hectares de ce "désert nucléaire" à la construction d'un parc solaire et à l'édification de plusieurs unités de production de biogaz. 

Appelée à être l'un des parcs les plus importants au monde, la future installation photovoltaïque disposerait d'une capacité de 1.000 mégawatts. Les autres sources d'énergie implantées sur le site retenu (et gardé secret) apportant une complément de 400 MW. À titre de comparaison, jusqu'en 1986, la centrale nucléaire disposait d'une capacité de production de 4.000 mégawatts. 

Un site qui présente plusieurs avantages

Pour rassurer les éventuels investisseurs intéressés par ce projet, estimé à 1 milliard d'euros, l'Ukraine explique qu'elle dispose des mêmes conditions d'ensoleillement qu'en Allemagne. Kiev met également en avant le prix des terres irradiées, nettement inférieur à celui des terrains sains disponibles dans le pays. Selon le ministre local de l'Environnement, deux investisseurs américains et quatre énergéticiens canadiens auraient déjà manifesté leur intérêt. 

La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) s'est également prononcé en faveur de ce projet. Dans un communiqué, l'institution explique qu'elle "peut envisager de participer au projet tant qu’il s'agit de propositions d’investissements viables", à condition que "toutes les questions et les risques environnement soient réglés à la satisfaction de la banque."

Antonin Moriscot Journaliste BFMTV