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L'ultime recette des organisateurs de spectacles pour vous faire dépenser sans compter

Plus besoin d'avoir de la monnaie plein les poches pour les Francofolies. Les 120.000 festivaliers qui s'y trouvaient ont pu consommer sans cash.

Plus besoin d'avoir de la monnaie plein les poches pour les Francofolies. Les 120.000 festivaliers qui s'y trouvaient ont pu consommer sans cash. - Franck Moreau - AFP

La gestion des espèces est l’une des principales difficultés des organisateurs d’événements culturels ou sportifs. Cette start-up leur propose de doper leur chiffre d'affaires en offrant aux spectateurs un moyen de paiement qui se substitue aux espèces.

"Avoir les poches pleines". Cette expression perd peu à peu de son sens et les générations futures risquent de ne plus l’utiliser avec la dématérialisation des espèces. Cette tendance a commencé dans les commerces et se poursuit dans les événements culturels ou sportifs qui proposent à leur public de venir sans un sou en poche grâce à Yuflow, une start-up "made in France". Elle a créé un système de paiement ingénieux qui se présente sous différentes formes (bracelets connectés, cartes ou directement sur smartphone).

Leur solution est simple, mais son point fort est qu’elle est complémentaire de celles lancées par les grands groupes bancaires et les géants des technologies. Les clients peuvent payer leur place ou leurs consommations, mais aussi avoir un accès identifié dans une enceinte privée (stades, parcs d’attractions, festivals, hôtels).

Apple et Google ont évangélisé le marché du cashless

"Ce n’est pas qu'une carte de paiement, mais un service global qui libère le client final de la contrainte d’avoir sur lui des espèces ou sa carte de crédit pour circuler ou consommer. Il peut alimenter son compte avec la somme qu’il veut dépenser ou relier son Yuflow à une carte bancaire", explique Martin Rigot-Muller, cofondateur de la start-up.

Dans ce système, l’organisateur est aussi gagnant. Ses clients ne perdront plus de temps dans des files d’attente, ils consommeront plus et il pourra obtenir en temps réel des données statistiques sur son chiffre d’affaires ou sur l’affluence sur un point précis.

Et, enfin, la validité du système est liée à la durée de l’événement ou du séjour, à la différence des systèmes de paiement d'Apple ou Google. Malgré cela, Martin Rigot-Muller reconnaît que les deux géants ont évangélisé le marché.

Des Francofolies aux villages vacances

La société a été créée en 2012, mais il a fallu deux années de développement avec le soutien de Microsoft Ventures pour le baptême du feu qui a eu lieu lors d’une soirée de l’ESCE Nantes avec 1.500 personnes. "Les organisateurs ne voulaient plus gérer l’argent liquide qui pose des problèmes de sécurité, de gestion, de fraude, de pertes, bref, ce n’est plus une solution viable et efficace", explique Martin Rigot-Muller.

Ce lancement s’est fait avec un flashcode imprimé sur le billet d’accès qui permettait de régler les consommations. Cette année, la start-up a signé des contrats avec une dizaine d’événements comme la fan zone de Lille pour l’Euro 2016 ou les Francofolies de La Rochelle qui ont rassemblé 120.000 festivaliers.

Pour l’instant, l’ensemble de ces contrats est en France et désormais, le but est de développer des marchés dans toute l’Europe. Pour cela, la start-up qui a démarré avec 100.000 euros d’argent personnel puis avec une levée de 400.000 euros en 2015 a réalisé une seconde levée de 700.000 euros en 2016. Mais en parallèle, elle veut s’ancrer sur d’autres secteurs que les festivals. "Le potentiel du cashless est énorme dans les stades, les parcs de loisirs et même dans les villages vacances". Et dans ce cas, même la clé des chambres deviendra virtuelle.

Pascal Samama
https://twitter.com/PascalSamama Pascal Samama Journaliste BFM Éco