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La baisse des impôts de production ne sera finalement que de 10 milliards d'euros

Alors que le gouvernement avançait une réduction des impôts de production de 20 milliards d'euros, la baisse ne sera finalement que de 10 milliards par an.

On ne prend pas les mêmes mais on recommence ? Alors que le précédent gouvernement s'est pris les pieds dans le tapis à plusieurs reprises, faute d'une bonne communication entre Matignon et les ministres, voici un nouveau couac dont se serait bien passé le nouveau premier ministre Jean Castex.

Celui-ci concerne les fameux impôts de production, qui devaient baisser de 20 milliards d'euros sur deux ans. A moins que ce ne soit finalement moitié moins… Les Echos raconte l'imbroglio : lors de son discours de politique générale, mercredi, le chef du gouvernement a pris soin de ne pas chiffrer cette mesure. Pourtant, Matignon va bien annoncer 20 milliards de baisse dans une note transmise à l'AFP en fin de journée. Pris de court, Bruno Le Maire n'a pas d'autres choix que de confirmer le chiffre sur France 2, lors du JT. "Ce sera une baisse massive, de deux fois dix milliards d'euros. Dix milliards d'euros en 2021, 10 milliards d'euros en 2022" explique-t-il. Effectivement, c'est massif puisque le Medef ne demandait que 5 milliards d'euros de baisse…

En réalité, l'espoir des industriels risque d'être un peu douché puisque la réduction ne serait finalement que de 10 milliards d'euros en 2020 puis 2021. Il fallait comprendre que les 20 milliards d'euros représentaient l'effort budgétaire total et non une finalité de baisse. Il faut donc entendre une baisse de 10 milliards d'euros par an d'ici la fin du quinquennat (soit deux ans). L'information a été confirmée par Bercy à BFM Business ce vendredi matin.

La CVAE reste prioritaire

D'autant plus que Bercy n'a pas encore tranché sur le détail des coupes à réaliser. Si la CVAE reste la piste prioritaire de Bruno Le Maire, cela implique aussi de compenser le manque de recettes pour les régions qui récupèrent cette taxe.

"C'est un premier pas (…) mais il faut relativiser ce premier pas" a commenté sur le plateau de Good Morning Business, Philippe Varin, président de France Industrie. "Il faut quand même savoir que les Allemands sont sept fois plus bas que nous en terme d'impôts de production."

Ce couac reste évidemment un mauvais départ pour Jean Castex, qui doit aussi clarifier le sort de la taxe d'habitation, censée être maintenue pour les plus riches sans que personne au gouvernement ne soit encore capable de fixer le nouveau barème.

Thomas Leroy