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La banque européenne d'investissement mobilise 200 milliards d'euros pour les PME

"On est convaincu que la relance de l'investissement sera une partie très importante de la relance" explique son vice-président Ambroise Fayolle, sur BFM Business.

Agir vite et être efficace. C'est le message coordonné en Europe, où le manque de réaction lors de la crise de 2008 est encore dans toutes les têtes. Cette fois, le continent utilise tous ses instruments à disposition et notamment la méconnue banque européenne d'investissement (BEI), qui vient de bénéficier d'un levier considérable. "Ce qu'ont décidé les ministres des Finances européens, c'est la création d'un fonds de garantie de 25 milliards d'euros qui sera abondé par les Etats membres de l'Union européenne, qui sont nos actionnaires" explique le vice-président de la BEI Ambroise Fayolle sur l'antenne de BFM Business.

"Nous pourrons financer jusqu'à 200 milliards d'euros de garanties ou de financement à des fonds qui prêtent eux-mêmes à des PME, puisque les PME sont le principal objectif de ce fonds de garantie."

"Sept fois ce qu'on finance, chaque année"

Concrètement, la BEI est l'institution financière des États membres de l'UE. Elle dépasse même la Banque mondiale par le volume de ses prêts. Et son aide sera donc bienvenue dans cette crise. "Dans le contexte actuel, ce qu'on va regarder principalement, ce sont les PME qui souffrent beaucoup des difficultés conjoncturelles et que nous pouvons aider avec ce fonds de garantie" poursuit Ambroise Fayolle. "200 milliards d'euros, cela représente, à peu près sept fois ce qu'on finance, chaque année, pour les PME. Donc c'est un montant très important pour la BEI." Le vice-président indique aussi que "les entreprises qui sont dans le domaine de la santé" seront particulièrement visées.

Gros déficit d'investissement

Ce grand levier d'aide semble donc la meilleure réponse à apporter face à cette crise. "On est convaincu que la relance de l'investissement sera une partie très importante de la relance" assure Ambroise Fayolle. "Et c'est d'autant plus important que, vous savez qu'après la crise précédente, l'Europe avait un gros déficit d'investissement et que nous avons contribué à essayer de résoudre ce déficit avec le plan Juncker." Un plan qui est arrivé en 2015, soit 7 ans après le déclenchement de la crise…

Thomas Leroy