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La bourse du Qatar digère mal le "scandale Fifa"

La bourse de Doha s'inquiète des possibles conséquences du scandale Fifa.

La bourse de Doha s'inquiète des possibles conséquences du scandale Fifa. - Karim Jaafar - AFP

Alors que l'émirat a investi des milliards de dollars dans l'organisation du Mondial 2022, le scandale de corruption touchant la Fifa inquiète sérieusement les investisseurs.

Les remous autour de la Fifa ont aussi fait réagir du côté du Qatar. La bourse de Doha a en effet subi des turbulences depuis que le scandale touchant l'institution a éclaté, les investisseurs craignant tout simplement que l'on retire à l'émirat l'organisation de sa Coupe du monde de Football en 2022.

La baisse a ainsi atteint 3% mardi, avant un relatif retour au calme ce mercredi, mais on sent la tendance très fragile. Car l'attribution du Mondial 2022 se retrouve au coeur de l'enquête actuelle sur les membres du directoire de la Fifa. Les turbulences de marché sont en effet à la hauteur de ce que l'Emirat est en train d'investir pour organiser la compétition: 200 milliards de dollars au total en infrastructures, services, transports, télécommunication etc.

Une annulation coûterait des milliards au Qatar

Pas étonnant, donc, que ce soient les titres du secteur du BTP, de l'immobilier, des télécoms et du secteur financier les plus attaqués en Bourse à Doha. C'est notamment le cas de la holding immobilière et bancaire Ezdan, très impliquée dans les investissements pour la Coupe du monde, qui subit les plus fortes pertes ces derniers jours.

Et même si du côté des spécialistes des marchés du Golfe on parle de turbulences de court terme, les enquêtes autour de la FIFA vont peser comme une épée de Damoclès sur l'économie qatarie et sur sa bourse. Une annulation de l'attribution de la compétition aurait des conséquences difficilement calculables. La banque d'affaires Merril Lynch chiffre un éventuel impact négatif à 16 milliards de dollars. Mais le Crédit Suisse, par exemple, estime que la Bourse du Qatar a de quoi perdre 20% si jamais le scénario se réalise.

Antoine Larigauderie