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Transports

La carte Navigo en version fluviale

Moyennant 40 euros par an, les abonnés Navigo peuvent désormais emprunter les Batobus.

Moyennant 40 euros par an, les abonnés Navigo peuvent désormais emprunter les Batobus. - Jacques Demarthon - AFP

Le Stif et Batobus ont lancé mardi matin un tarif préférentiel pour les abonnés Navigo. Moyennant 40 euros par an en plus du prix du Pass, les utilisateurs peuvent désormais emprunter à volonté les navettes fluviales Batobus qui naviguent sur la Seine.

La carte Navigo n'a jamais aussi bien porté son nom. Désormais, les titulaires de cette carte d'abonnement aux transports en commun de l'Ile-de-France peuvent s'en servir pour naviguer sur la Seine. Valérie Pécresse, qui préside à la fois la Région et le Syndicat des transports d'Ile-de-France (Stif), a signé ce mardi une convention en ce sens avec Batobus, un service de navettes fluviales, filiale de Bateaux Parisiens et membre du groupe Sodexo.

Au terme de cette convention, les voyageurs possédant la carte Navigo (forfaits Navigo Annuel et Imagine R) pourront emprunter les navettes fluviales de Batobus à volonté, moyennant 40 euros par an, au lieu de 60 euros par an ou 11 euros par jour actuellement. "Il s'agit d'une remise consentie par Batobus", non compensée par le Stif, précise la compagnie fluviale, qui accueille près de 2 millions de passagers par an, et espère toucher entre 10.000 et 100.000 détenteurs de l'abonnement Navigo avec cette offre.

Une alternative au RER C dans Paris?

Concrètement, cette offre pourrait soulager le trafic du RER C, qui suit également le cours de la Seine. Batobus compte huit bateaux desservant neuf stations sur les rives droite et gauche de Paris, entre Beaugrenelle (15e arrondissement) et le Jardin des Plantes (5e), en passant par l'île de la Cité. Une dixième station, à Invalides, sera ajouté courant 2017.

La première fois, le voyageur devra présenter sa carte Navigo au guichet pour acheter le passe annuel, qu'il devra ensuite montrer à chaque montée dans les navettes fluviales. "Nous proposons une offre alternative pour traverser Paris sur le secteur des voies sur berge qui a été fermé à la circulation automobile", a expliqué récemment au Journal du Dimanche Valérie Pécresse (LR), toujours en guerre contre la décision de la maire de Paris Anne Hidalgo (PS) de piétonniser les voies sur berge. "Cette offre n'est pas concurrente en termes de rapidité avec les autres modes de transport", a reconnu Valérie Pécresse, "mais elle est confortable, agréable, et moins polluante".

L'offre est cependant restreinte en termes d'horaires: les stations de Batobus sont desservies toutes les 40 minutes, entre 10h du matin et 17h, 19h ou 21h30, selon les jours de la semaine et les périodes de l'année.

La Seine "un axe délaissé par les transports en commun"

Plus largement, pour "nourrir la réflexion autour de la relance des transports sur la Seine", le Stif va lancer au premier semestre une étude du transport fluvial de personnes, car "la Seine est aujourd'hui un axe délaissé par les transports en commun", a regretté la semaine dernière Valérie Pécresse.

Cette étude devra examiner les expériences menées à l'étranger, l'expérimentation Voguéo menée de 2008 à 2011, et les besoins de liaisons courtes pour aller d'une rive du fleuve à l'autre là où il n'y a pas de ponts. Voguéo était un système de navettes fluviales lancées à titre expérimental en juin 2008 entre Paris et Maisons-Alfort (Val-de-Marne), mais sans succès, car les bateaux ne circulaient pas plus loin que la gare d'Austerlitz et transportaient en moyenne seulement 7 voyageurs pour 76 places. En 2012, un appel d'offres avait été lancé pour un projet plus large, qui aurait dû compter trois lignes et une trentaine d'escales. Mais seul Batobus avait fait une offre, pour un budget jugé trop élevé par le Stif (présidé par l'ancienne majorité socialiste), qui a jeté l'éponge en 2013. 

L'étude devra également explorer les possibilités offertes par les différentes innovations en matière de transports, a précisé le Stif, "à l'image de la solution Sea Bubble", ces embarcations électriques créées par Alain Thébault, et directement inspirées par son Hydroptère, bateau pouvant "voler" au-dessus des flots. La maire de Paris s'est déjà emparée du sujet: en mars prochain, une première expérimentation mondiale aura lieu sur la Seine. 

C. B avec AFP