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La CGT se défend de bloquer la reprise, qui "ne peut se faire au détriment de la santé des salariés"

Sur BFM Business, le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez assure que son syndicat n'a pas pour ambition de freiner le processus de relance économique.

A force de contester les décisions prises par certaines entreprises et l'exécutif pour réussir à sortir de la crise, la CGT ne serait-elle pas en train de ralentir la relance économique du pays? Sur BFM Business dans l'émission "12 Heure – L'Heure H" ce mardi, le secrétaire général de la CGT a tenu à défendre le positionnement de la confédération syndicale qu'il représente.

"Premièrement, je dois dire que ce sont quelques éditorialistes qui nous accusent de cela et puis aussi des ministres qui se prêtent à ce rôle. Nous ce que l'on dit c'est que, l'économie et la santé, ça doit aller de pair. Et on le voit bien, l'actualité l'a montré. (…) Quand on privilégie l'un par rapport à l'autre, il y a des risques. Il faut ménager (…) l'économie – évidemment, on souhaite la reprise, les gens veulent travailler, (…) la vie sociale, c'est important – mais pas à n'importe quel prix", explique Philippe Martinez.

"Et quand on ne conjugue pas 'économie, reprise de l'économie et santé', eh bien il y a des choses qui arrivent tel qu'on l'a vu dans ces abattoirs (plus de 100 cas de coronavirus ont été détectés dans deux abattoirs français – NDLR)", assure Philippe Martinez pour qui il est évident que la reprise économique "ne peut se faire au détriment de la santé des salariés".

Manque de dialogue social

Evoquant le cas de l'usine Renault de Sandouville (Seine-Maritime), fermée provisoirement et qui fait actuellement l'objet d'une enquête préliminaire pour recours abusif à l'intérim, le secrétaire général de la CGT estime qu'il s'agit de la même problématique que les situations constatées au sein des entrepôts Amazon ou des abattoirs français.

"Quand on fait un plan sanitaire, ce n'est pas la direction qui décide toute seule comment ça doit se passer. C'est un échange et au bout de cet échange, on valide un plan sanitaire. (…) On discute et quand on est d'accord pour que toutes les mesures soient prises (…) en respectant les instances représentatives du personnel, (...) il n'y a pas de problème. Amazon ce week-end, il y a eu un accord de signé, la CGT l'a signé", souligne Philippe Martinez.

Chez Renault, le véritable enjeu concernait le "respect du dialogue social" et "l'écoute des représentants des salariés à Sandouville". Puisque, conclut le secrétaire général de la CGT, "toutes les problématiques exposées par les syndicats et par la CGT n'étaient pas respectées".

Julie Cohen-Heurton