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Energie

La Chine démarre le premier EPR au monde

L’EPR de Taishan a commencé à produire de l’électricité en début de semaine. Il double ainsi EDF qui espérait lancer celui de Flamanville en premier.

Ça y est, le premier EPR au monde a démarré. Et il est chinois. En début de semaine, la Chine a lancé la production d'électricité de son premier réacteur nucléaire français sur le site de Taishan, dans le sud-est du pays. Il montera en puissance jusque fin juillet et sera ensuite connecté au réseau électrique chinois.

Ce "top départ" était attendu alors que l’autorité de sûreté nucléaire chinoise avait autorisé le chargement de l’uranium dans le réacteur, début avril. C’est une victoire pour les Chinois qui avaient été les derniers à lancer la construction de leur EPR, en 2008, un an après les français. Mais c’est surtout un coup dur pour EDF qui devait démarrer celui de Flamanville en premier. Mais les retards se sont accumulés. Le réacteur, qui devait être lancé fin 2018, pourrait encore avoir un an de retard et démarrer fin 2019.

Les chinois lanceront, d'ici là, mi-2019, leur second EPR à Taishan. Une double défaite pour EDF. Mais il y a pire. Son grand rival Areva pourrait même lancer le sien, en Finlande, avant. Alors qu’il accuse près de dix ans de retard… EDF risque finalement d'être le dernier au monde à démarrer son EPR de Flamanville. Une vraie désillusion.

Des nouveaux EPR en France?

Pour EDF, la bataille avec la Chine était perdue d’avance. L’électricien ne peut pas l’affirmer publiquement mais il estime souffrir de contraintes réglementaires trop lourdes comparé aux exigences, plus souples, des Chinois. Le démarrage de cet EPR est quand même une fierté pour l'électricien qui prouve enfin que ce réacteur n'était pas destiné à la casse. Il est l'aboutissement de 25 années de coopération franco-allemande, lancé par François Mitterrand et Helmut Kohl.

L'électricien cherche maintenant à transformer l'essai. Il souhaite que le gouvernement lance sans tarder de nouveaux projets d'EPR en France. Mais le ministre de l'Ecologie, Nicolas Hulot, a clairement déclaré que ce n'était pas la priorité.

Matthieu Pechberty