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La Chine, première puissance mondiale pour les superordinateurs

La Chine dispose de plus de supercalculateurs en service que les États-Unis. L'ordinateur le plus puissant au monde est aussi de fabrication 100% chinoise et ne dépend pas de la technologie américaine utilisée précédemment.

Ceux qui doutaient de la puissance technologique de la Chine seront servis. À l'aune du nombre de ses supercalculateurs informatiques en service, l'Empire du Milieu occupe désormais la première place au monde. Pour la première fois depuis la création du classement Top500, qui recense les ordinateurs les plus performants du monde, la Chine compte davantage de superordinateurs (167) que les États-Unis (165). Ce classement est établi deux fois par an par des chercheurs américains provenant notamment du Laboratoire national Lawrence Berkeley aux États-Unis et de l'Université du Tennessee.

La progression de la Chine dans ce classement est impressionnante à plus d'un titre. Il y a à peine 10 ans, la Chine ne plaçait que 28 superordinateurs dans le Top 500 mondial et n'en avait aucun dans le top 30. "La Chine est parvenue plus haut (dans le classement du top 500, NDLR) et plus rapidement que tout autre pays dans l'histoire du calcul intensif" ont tenu à reconnaître les auteurs américains de ce classement mondial dans leurs commentaires. La domination chinoise dans ce domaine est loin d'être neutre sur le plan géopolitique. Ces puissants ordinateurs servent aussi bien aux prévisions météorologiques, à la recherche d'hydrocarbures qu'au domaine du nucléaire civil et... militaire.

L'Amérique perd aussi sa suprématie en termes de puissance de calcul installée sur son territoire. La Chine la distance avec la mise en service du plus puissant superordinateur au monde, intégralement construit avec des puces fabriquées chez elle.

Le superordinateur Sunway TaihuLight est trois fois plus puissant que son prédécesseur

Le superordinateur Sunway TaihuLight est trois fois plus rapide que la précédente machine la plus performante. Il se trouve dans la ville de Wuxi (dans l'est de la Chine), pour y être utilisé notamment pour des calculs de modélisation dans le domaine climatique. Mais c'est surtout la première fois que la Chine n'utilise pas du tout de technologies américaines pour ces puces électroniques. En effet, si le précédent ordinateur le plus puissant au monde était déjà chinois, il s'appuyait encore sur des microprocesseurs américains d'Intel.

La décision des autorités américaines, il y a un an, de placer quatre centres de recherche chinois sur leur "liste noire", les privant de l'accès aux processeurs de calcul d'origine américaine, a motivé l’Empire du Milieu pour redoubler d’efforts afin de développer ses propres puces et accéder à son indépendance technologique.

Sur les dix superordinateurs les plus rapides au monde recensés par le Top500, deux sont en Chine et quatre se trouvent aux États-Unis. Les autres sont installés au Japon, en Allemagne, en Suisse et en Arabie saoudite. La France occupe une honorable 11ème place, avec le tout nouveau superordinateur d'origine américaine, fabriqué par SGI, exploité par Total depuis début 2016, dans son centre de calcul de Pau (Pyrénées-Atlantiques). Cette machine est utilisée pour prospecter les hydrocarbures en simulant grâce à des milliards de données géologiques et sismiques, le potentiel des gisements.

Frédéric Bergé
https://twitter.com/BergeFrederic Frédéric Bergé Journaliste BFM Éco