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La colère du ministre allemand de l'Économie contre les dirigeants de Deutsche Bank

Sigmar Gabriel fustige les dirigeants de Deutsche Bank.

Sigmar Gabriel fustige les dirigeants de Deutsche Bank. - Wolfgang Kumm - AFP

Sigmar Gabriel a déploré la stratégie des "dirigeants irresponsables" de la banque allemande. "Le scénario ce sont des milliers de personnes qui vont perdre leur travail", rappelle-t-il.

Le ministre allemand de l'Économie Sigmar Gabriel n'a pas caché sa colère envers Deutsche Bank. "Je ne sais pas s'il faut rire ou pleurer de voir une banque qui a fait de la spéculation un modèle de développement venir maintenant se poser en victime", a déclaré le ministre à la presse, après les critiques cette semaine du patron de la banque John Cryan envers la spéculation qu'il a accusée d'avoir fait plonger le cours de l'action sur les marchés.

"Le scénario ce sont des milliers de personnes qui vont perdre leur travail. Ils doivent désormais payer le prix de la folie de dirigeants irresponsables", a tranché Sigmar Gabriel, qui est également chef des sociaux-démocrates, qui gouvernent à Berlin avec les conservateurs de la chancelière Angela Merkel. 

La banque a décidé de lancer une vaste restructuration, après une perte de sept milliards d'euros en 2015, qui prévoit la fermeture de quelque 200 filiales en Allemagne d'ici 2020 et la suppression de près de 9.000 postes au niveau mondial. Le géant allemand du secteur bancaire a vu son action fondre de plus de 40% depuis le début de l'année et les séances des derniers jours ont été particulièrement difficiles.

Amende de 5,4 milliards de dollars

L'annonce de l'amende de 14 milliards de dollars réclamée par le ministère de la Justice américain (DOJ) avait relancé mi-septembre les craintes entourant la solidité financière de l'ancien joyau bancaire de l'Allemagne. Un grand soulagement a parcouru les marchés, quand une source proche du dossier a indiqué à l'AFP vendredi en fin d'après-midi que Deutsche Bank ne devrait finalement payer que 5,4 milliards de dollars, au terme de négociations avec le DoJ.

Mais la forte exposition de la banque aux produits dérivés, ces instruments financiers utilisés pour couvrir les risques liés à la spéculation, inquiète également les investisseurs. Deutsche Bank est vue comme le principal facteur de risque pour le système financier dans son ensemble par le Fonds monétaire international (FMI).

Le ministère des Finances a dû fermement démentir un article évoquant un plan de sauvetage de Berlin pour aider Deutsche Bank en cas de besoin. Reste qu'en cas d'urgence absolue, le gouvernement pourrait difficilement laisser à son sort la plus grande banque du pays.

D. L. avec AFP