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La compagnie Joon, nouveau sujet de discorde entre Air France et KLM 

Le président du comité d'entreprise de KLM inquiet de la création de joon

Le président du comité d'entreprise de KLM inquiet de la création de joon - REMKO DE WAAL / ANP / AFP

Le président du comité d'entreprise de la compagnie néerlandaise a affirmé que la création de Joon, la filiale à coûts réduits d'Air France pourrait "porter préjudice" à KLM.

La filiale à coûts réduits de la compagnie aérienne Air France-KLM pourrait "porter préjudice" à KLM, a indiqué ce mardi le président du comité d'entreprise néerlandais dans un climat grandissant de méfiance entre les deux partenaires. Air France-KLM a révélé jeudi le nom de sa filiale à coûts réduits, Joon, dont le principe avait été approuvé le 17 juillet par le principal syndicat français des pilotes.

"Joon doit être la solution à tous les problèmes. C'est totalement irréaliste", a déclaré Jan-Willem van Dijk, président du comité d'entreprise de KLM, cité par le quotidien néerlandais de référence De Volkskrant. Pour lui, Joon, dont les vols seront assurés par des pilotes Air France avec des règles d'utilisation et de rémunération inchangées, est "imprudent économiquement et potentiellement dommageable pour KLM". "Puisque Air France coupe insuffisamment dans les dépenses, cela retombe sur KLM, qui a pourtant montré des centaines de millions d'améliorations de résultat", a-t-il ajouté.

La direction s'est également engagée à ce qu'Air France rattrape partiellement l'activité perdue ces dernières années au bénéfice de de la compagnie néerlandaise. "La croissance de KLM menace d'être amputée en faveur de celle d'Air France", remarque Jean-Willem van Dijk. "Alors que nous nous en sortons mieux que les Français. Il n'y a aucune raison économique derrière la décision d'avantager Air France."

Des tensions palpables

La semaine dernière, une enquête réalisée par les syndicats franco-néerlandais auprès de cinquante managers de la compagnie aérienne a révélé "une grande méfiance mutuelle" entre Air France et KLM, unis depuis plus de douze ans, d'après l'émission de la radio-télévision publique EenVandaag. Chaque partie accuse l'autre de laisser passer ses propres intérêts avant ceux du groupe. Aux yeux des managers de KLM, l'économie française est une "bombe à retardement". Et pour les directeurs français, les Néerlandais se sentent "super professionnels, super cools et le disent".

"Les managers interrogés doutent eux-mêmes qu'Air France-KLM soit en mesure de survivre", fait remarquer le syndicaliste Reinier Castelein, cité par EenVandaag. KLM, qui "comprend les sentiments exprimés et reconnaît les circonstances esquissées dans le rapport", va agir avec Air France et apporter certaines améliorations, a-t-il annoncé dans un communiqué.

Le quotidien économique néerlandais Het Financieele Dagblad fait par ailleurs écho mardi d'un autre différend entre Air France et KLM, concernant le service informatique cette fois, les Néerlandais refusant de transférer différentes activités informatiques à Paris et entraînant des "réactions furieuses" de la part des Français.

P.L avec AFP