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La crise du 737 Max coûtera 5,6 milliards de dollars à Boeing

Boeing est empêtré dans les déboires de son avion vedette.

Boeing est empêtré dans les déboires de son avion vedette. - Eric Piermont - AFP

Le constructeur aéronautique passera une charge de 4,9 milliards de dollars dans ses comptes du deuxième trimestre pour couvrir les frais de l’immobilisation au sol depuis plusieurs mois de son appareil vedette.

La facture sera salée pour Boeing. Empêtré dans les déboires de son avion vedette, le 737 Max, immobilisé au sol depuis la mi-mars, le géant américain de l’aéronautique sera contraint d’inscrire une charge après impôts de 4,9 milliards de dollars (4,3 milliards d’euros) dans ses comptes du deuxième trimestre qui seront publiés la semaine prochaine, a annoncé jeudi le groupe dans un communiqué. Au total, pour ce second trimestre, cette somme amputera de 5,6 milliards de dollars le chiffre d'affaires et les bénéfices avant impôt de l’entreprise américaine.

« Nous prenons les mesures appropriées pour gérer nos liquidités et améliorer la flexibilité de notre bilan de la meilleure manière possible le temps de surmonter ces difficultés », a indiqué son directeur financier, Greg Smith, cité dans le communiqué. Pour son PDG, Dennis Muilenburg, la priorité reste de remettre le 737 MAX en service en toute sécurité. « L'immobilisation au sol du MAX présente des difficultés considérables pour nos clients, notre groupe et notre chaîne d'approvisionnement », a-t-il déclaré dans un tweet sur son compte personnel.

L’avionneur devrait piocher dans cette charge pour indemniser les loueurs d'avions et compagnies aériennes sur plusieurs années – des compensations sous forme d’indemnités financières ou de rabais accordés aux compagnies aériennes, mais aussi des échanges de modèles d'avions. Par ailleurs, outre la provision trimestrielle exceptionnelle, Boeing devra supporter une hausse de 1,7 milliard de dollars des coûts de fabrication du 737 MAX, en raison d’une réduction plus importante que prévu des cadences de production, passées de 52 à 42 appareils par mois depuis l'immobilisation de l'appareil.

De retour à la fin de l’année ?

Boeing avait jusqu’alors estimé à 1 milliard de dollars le coût de la crise du 737 MAX, mais avec la suspension des livraisons et les perturbations causées aux compagnies aériennes, qui ont dû annuler des dizaines de milliers de vols, le montant s’est envolé. Le groupe assure néanmoins que son appareil vedette pourrait reprendre ses vols au début du quatrième trimestre. « Cette assertion reflète la meilleure estimation de l'entreprise à ce jour mais l'exacte période de retour en service pourrait diverger de cette estimation », a toutefois prévenu l’entreprise américaine.

Les trois compagnies aériennes américaines – American Airlines, United Airlines et Southwest – ont prolongé les annulations des vols jusqu'au début du mois de novembre, rendant d’autant plus incertain l’objectif donné par Boeing. Une fois l'interdiction levée, il faudra au moins 30 à 45 jours pour rendre les appareils opérationnels, a précisé Southwest. De nombreux experts du secteur tablent plutôt sur le premier trimestre 2020.

La rédaction