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Energie

La consommation de pétrole chute et retrouve son niveau... de 1995

L'Agence internationale de l'énergie estime que la consommation de l'or noir est retombée au mois d'avril à son niveau de 1995. Elle table néanmoins sur une reprise "progressive" de la demande au second semestre.

Usines fermées, compagnies aériennes en berne, consommation des ménages atone: tout est réuni pour une chute sans précédent de la demande de pétrole dans un monde confiné par le coronavirus.

L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a sorti sa calculette et estime que la demande mondiale en or noir devrait s'effondrer de 9,3 millions de barils par jour (mbj) en moyenne cette année.

Rien que sur le mois d'avril, la demande de pétrole devrait dévisser à son niveau de 1995, ajoute l'AIE. La consommation devrait encore reculer de 26 mbj sur un an en mai, et de 15 mbj en juin.

Cette chute "historique" ramènera la consommation mondiale sur l'ensemble de l'année à son niveau de 2012, s'établissant autour de 90,6 mbj, estime l'agence basée à Paris, qui mise cependant sur une reprise "progressive" au cours du second semestre. Reste que la consommation s'afficherait toujours en décembre en repli de 2,7 mbj par rapport à 2019.

Rappelons que face à cette situation sans précédent, les producteurs de pétrole réunis au sein de l'OPEP ont accepté, après d'âpres négociations, de réduire drastiquement leur production de 9,7 millions de barils par jour (mbj) en mai et en juin.

La baisse de la production: "une première étape"

Cet accord vise à renforcer les cours du pétrole après une chute historique provoquée par une demande en berne et représente un cessez-le-feu dans la guerre des prix entre l'Arabie saoudite et la Russie en désaccord sur la stratégie à adopter.

Ces mesures "ne vont pas rééquilibrer le marché immédiatement", mais elles constituent "une première étape solide", a salué l'AIE.

"En amoindrissant le pic de l'offre et en ralentissant les gonflements de stocks, cela aide le système à absorber le pire de la crise", souligne-t-elle, même si "aucun accord possible ne pourrait réduire l'offre pétrolière suffisamment pour compenser de tels plongeons subits de la demande".

OC avec AFP