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Transports

La descente aux enfers de l'équipementier Takata

Les airbags fabriqués par Takata sont susceptibles d'exploser.

Les airbags fabriqués par Takata sont susceptibles d'exploser. - Bill Pugliano - AFP

Le japonais est accusé de fabriquer des airbags défectueux et d'avoir menti. Lâché par ses principaux clients, il s'effondre en Bourse.

Quel sera l'avenir de Takata? L'action du fabricant japonais d'airbags Takata était encore vendue à tour de bras vendredi 6 novembre à la Bourse de Tokyo, où elle a perdu 6,18% après des plongeons de 25% jeudi et 13% mercredi. Les investisseurs ont visiblement interprété de façon positive des déclarations d'Akio Toyoda, intervenues en début d'après-midi. "Les gonfleurs d'airbags de Takata à base de nitrate d'ammonium ne seront plus utilisés par Toyota. Quant aux autres types de gonfleurs, nous examinerons au cas par cas", a-t-il déclaré à l'occasion d'une conférence de presse sur un autre sujet.

"Le plus important est d'assurer la sécurité et la tranquillité d'esprit de nos clients. Dans ce but, nous devons identifier la cause exacte du problème", a ajouté le PDG du premier constructeur japonais d'automobiles. Si la cause reste inconnue à ce stade, le nitrate d'ammonium est soupçonné d'être un des facteurs à l'origine des explosions et Takata s'est engagé à ne plus utiliser ce gaz d'ici à la fin 2018. 

Scandale d'airbags qui explosent

Convaincu de mensonges et puni d'une lourde amende aux Etats-Unis, le spécialiste des ceintures et coussins de sécurité est aussi lâché par ses principaux clients (Honda, Mazda, Mitsubishi Motors et Subaru), ce qui lui vaut une défiance totale des investisseurs.

Les acteurs du marché se demandent en effet comment Takata, une entreprise octogénaire qui emploie quelque 49.000 salariés à travers le monde, pourrait sortir indemne de ce scandale d'airbags qui explosent parfois à la moindre collision (projetant des débris de métal et plastique potentiellement mortels), alors que des responsables du groupe étaient vraisemblablement au courant d'un défaut des gonfleurs.

Takata doit publier ce vendredi ses résultats semestriels et la direction va devoir s'expliquer sur ses actes passés et ses intentions pour l'avenir, qui paraît pour le moins sombre.

D. L. avec AFP