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La désirable mais endettée Hema trouve un repreneur

L'enseigne emblématique aux Pays-Bas serait rachetée pour 1 milliard d'euros.

L'enseigne emblématique aux Pays-Bas serait rachetée pour 1 milliard d'euros. - Hema

La chaîne néerlandaise, aux produits désirables comme ceux de Monoprix, et aux prix attrayants comme ceux d'Ikea, mais chroniquement dans le rouge, va être rachetée par un fonds belge.

Hema serait enfin parvenue à se trouver un repreneur. La chaîne néerlandaise d'objets design à prix doux, très endettée, devrait être rachetée par le fonds belge Core Equity Holdings, selon plusieurs sources qui se sont exprimées dans la presse hollandaise. Une signature devrait intervenir dans les prochaines semaines.

L'enseigne emblématique aux Pays-Bas serait rachetée pour 1 milliard d'euros, soit moins que le prix auquel l'avait acquis sont actuel propriétaire, le britannique Lion Capital, de 1,1 milliard il y a 11 ans. Ce qui soulève tout le paradoxe autour d'Hema: l'enseigne plaît, grandit, mais peine à marger.

Deux années dans le vert depuis 2007

Elle n'est parvenue à dégager des bénéfices que deux fois depuis 2007. Avec des ventes en hausse, à un peu plus de 1,2 milliard d'euros en 2017, Hema a déploré des pertes de 31 millions, encore creusées par rapport aux 26 millions de l'année 2016. Sa dette cumulée culminait ainsi à 680 millions d'euros.

En parallèle, la marque présente dans neuf pays a encore ouvert une vingtaine de magasins l'année dernière. Chaque fois, alors qu'elle ne communique quasiment pas en dehors des réseaux sociaux, les ouvertures drainent les foules. Notamment en France, où elle a débarqué en 2005, et où on plébiscite sa papèterie, ses jouets, vêtements et déco trendy comme chez Monoprix, mais à prix mini.

Une majorité de produits à moins de 10 euros

Hema -dont le nom est l'acronyme de "compagnie hollandaise des prix standards d'Amsterdam" en néerlandais- est plus proche en termes de prix d'Ikea, dont elle emprunte un peu l'esthétique des linéaires. Dans ses allées, seules 10% des étiquettes affichent plus de 10 euros. Un positionnement déjà adopté par ses fondateurs, Leo Meyer et Arthur Isaac, dès 1926: dans le magasin historique d'Amsterdam, les articles ne coûtaient pas plus de 50 cents.

Mais à la différence d'Ikea, les magasins d'Hema se situent en plein centre-ville, là où l'immobilier commercial atteint des sommets. À Paris, la marque est présente dans le centre commercial de la Gare Saint Lazare ou en plein cœur du Marais. En France, Hema dispose de 50 magasins et réalise 100 millions de vente. Mais c'est toujours la Hollande qui génère 80% de ses ventes. Elle prévoit toutefois de continuer son expansion internationale, avec prochainement l'Autriche et le Moyen-Orient.

Nina Godart