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La F1 passe sous le contrôle de Liberty Media

La F1 change de main.

La F1 change de main. - Chris Roussakis - AFP

Le groupe du milliardaire américain John Malone s'offre la F1 pour 4,4 milliards de dollars. Il met ainsi fin à des années d'incertitude sur l'avenir de la gestion de ce sport.

C'est la fin d'un feuilleton. Après des années d'incertitude, le groupe Liberty Media du milliardaire et magnat des communications américain John Malone a pris mercredi le contrôle de la Formule 1. Dans un premier temps, Liberty Media va prendre une participation de 18,7% pour 761 millions de dollars au sein de Formula One. Puis elle va acquérir la totalité de la holding Delta Topco, par l'intermédiaire duquel le fonds d'investissement CVC Partners contrôlait jusqu'ici la Formule 1.

Au total, Liberty Media déboursera 4,4 milliards de dollars, la valeur de Formula One étant évaluée dans le cadre de cette opération à quelque 8 milliards de dollars dette comprise. Il lui faudra toutefois obtenir le feu vert de la Fédération Internationale de l'Automobile (FIA) ainsi que des autorités de la concurrence alors que la Commission européenne mène actuellement une enquête sur les méthodes de gestion de la F1.

Une gestion quasi-dictatoriale de Bernie Ecclestone

Cette transaction met fin à plusieurs années de supputations sur la gestion du championnat du monde de Formule 1, administré de manière quasi-dictatoriale par Bernie Ecclestone, âgé de 85 ans. Chase Carey, ex-bras droit de Rupert Murdoch au sein de 21st Century Fox, va prendre la direction de Formula One, l'organisme qui gère la F1, avec le titre de président. Bernie Ecclestone, considéré comme l'architecte de la Formule 1 moderne, en restera le PDG. "Je suis un grand admirateur de la Formule 1 qui est une franchise sportive unique qui attire des centaines de millions de fans chaque saison dans le monde. Je vois de grandes opportunités pour aider la Formule 1 à continuer à se développer pour le bien du sport, des fans, des équipes et des investisseurs", a déclaré Chase Carey cité dans le communiqué.

L'opération permet aussi à John Malone d'ajouter à sa palette l'un des sports les plus regardés au monde avec 400 millions de spectateurs à la télévision en moyenne par course. Il possède déjà dans le secteur sportif l'équipe de baseball américaine des Atlanta Braves et un intérêt dans la Formule E qui fait courir des bolides électriques.

Le montage de l'opération est passablement compliqué et doit aboutir au contrôle effectif de Formula One par Liberty Media d'ici la fin du premier trimestre 2017 par le biais de l'acquisition de 100% de Delta Topco. Le capital sera alors partagé entre Liberty Media et certains des actionnaires actuels qui seront représentés au sein du conseil d'administration.

La F1, une vache à lait

Gérée par Bernie Ecclestone depuis le milieu des années 1980, la Formule 1 s'est révélée une véritable vache à lait pour ses promoteurs, dégageant des revenus de plusieurs milliards de dollars. Le Championnat du monde compte actuellement 21 courses autour du globe et tant les organisateurs des courses que les médias télévisés doivent acquitter des sommes importantes auprès de Formula One pour avoir le droit de les organiser et de les retransmettre.

Les écuries de Formule 1, au nombre de onze actuellement, reçoivent également une part des revenus aux termes d'un accord qui court jusqu'en 2020. On compte parmi elles des noms aussi prestigieux que Ferrari, Mercedes, Renault mais aussi McLaren et Red Bull. Outre la compétition sur la piste, leurs rapports sont souvent acrimonieux dès lors qu'il s'agit de se répartir les revenus de la compétition, le modèle actuel avantageant les plus grosses d'entre elles.

Implication dans la Formule E

Mais la structure résultant de l'acquisition de Formula One par Liberty Media leur permettra de devenir actionnaires en acquérant les titres qui seront cotés en Bourse, a souligné Liberty Media mercredi. Les modalités exactes de cette participation doivent toutefois encore être définies.

Grâce à son implication dans la Formule E par le biais de Liberty Global et de la chaîne de télévision Discovery, d'autres entreprises qu'il contrôle, John Malone n'est pas complètement étranger au monde des sports mécaniques. Conformément à son habitude d'investisseur puissant mais extrêmement discret, son nom n'apparaît pas dans la transaction annoncée mercredi.

L'arrivée de capitaux américains pourrait également annoncer pour la F1 un éventuel développement aux États-Unis où elle n'est jamais arrivée à s'imposer face à d'autres disciplines de sports mécaniques comme le Nascar (stock-cars) ou les monoplaces de la Formule Indy (Indianapolis).

D. L. avec AFP