BFM Business
Conso

La Fédération du commerce trouve "honteux" de proposer une nouvelle taxe sur les commerces ouverts

Sur BFM Business, Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution réagit vertement à la proposition de sénateurs d'un nouvel impôt sur les commerces qui ouvriront après le 11 mai.

A partir du 11 mai prochain, les commerces non essentiels pourront rouvrir leurs portes, à l'exception des bars et des restaurants. Une réouverture très attendue par le secteur, alors que le chiffre d'affaires de ces commerces a chuté de 60 à 100% pendant la période de confinement, selon Jacques Creyssel, délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution, qui était invité ce lundi sur BFM Business.

Pour autant, rien ne sera simple. Outre les difficultés liées au report des loyers, notamment avec les petits bailleurs privés, le secteur s'inquiète d'une nouvelle taxe dont l'idée a été émise par plusieurs sénateurs.

"Un excès d'impôts"

"Il faut bien voir que, au-delà de tout ce qui a été fait en trésorerie pour le moment, il va falloir aller plus loin. Se reposer les questions fondamentales qui sont celles que nous avons depuis longtemps dans le commerce qui est un excès d'impôts. (...) Je suis extrêmement frappé de voir qu'il y a une déconnexion totale entre ces besoins et (...) les discussions qui peut y avoir au Parlement", pointe-t-il du doigt.

Et d'expliquer: "vous allez avoir demain (mardi, NDLR) des propositions de sénateurs qui, de chez eux, proposent des augmentations de taxes sur le commerce. Nous nous battons tous les jours pour que les commerces soient ouverts. (...) Et pendant ce temps, il y en a qui imaginent des taxes sur les commerces ouverts. (...) Alors même que ceux-ci ont mis en place tout ce qu'il fallait pour que justement les Français aient la possibilité de se nourrir. (...) La seule et unique chose que les parlementaires doivent travailler, c'est comment on fait pour baisser les impôts sur le commerce pour que les magasins physiques continuent à exister demain".

Plusieurs parlementaires veulent taxer les "marges exceptionnelles" des magasins qui ont connu un pic d'activité depuis le début du confinement, et qui sont donc restés ouvertes. Cette proposition est étudiée dans le cadre du nouveau projet de loi de finances rectificative qui doit être examiné par le Sénat à partir du 21 avril, après avoir déjà été validé par l'Assemblée nationale. Plusieurs parlementaires de l'aile gauche de LREM y sont favorables, comme le rapportait récemment le Huffpost

"L'idée de réinventer une nouvelle taxe, c'est tout simplement hors-sol complètement, c'est effarant. Je dirais même que d'une certaine manière c'est honteux", assène Jacques Creyssel.

Olivier Chicheportiche