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La fin de la désindustrialisation française? Les patrons y croient

La France peut faire croître les revenus de son industrie, à condition de poursuivre les mesures engagées depuis 2012, estiment les patrons français.

La France peut faire croître les revenus de son industrie, à condition de poursuivre les mesures engagées depuis 2012, estiment les patrons français. - Jean-Philippe Ksiazek - AFP

Les patrons des entreprises industrielles françaises estiment qu'en poursuivant les mesures engagées depuis 2012, la France peut stopper le déclin de son industrie, et même la faire croître.

Relancer l'industrie française n'est pas un rêve inaccessible. Ce sont les patrons des entreprises industrielles françaises qui le disent. Le Groupe des fédérations industrielles -qui réunit au sein du Medef les patrons d'entreprises industrielles- a ainsi présenté jeudi 16 propositions pour augmenter la compétitivité de l'industrie française. Ils réclament notamment lors du prochain quinquennat présidentiel une continuité des mesures gouvernementales engagées depuis 2012 pour le secteur, mais sans "zigzags permanents".

"On ne part pas de rien, nous reconnaissons volontiers que beaucoup a été fait dans le présent quinquennat" pour relancer l'industrie, a déclaré Philippe Darmayan, le président du GFI et le PDG d'ArcelorMittal France, lors d'une conférence de presse à Paris. Le secteur a notamment "apprécié" la création de Bpifrance pour financer les PME, les différents programmes publics d'investissement pour moderniser l'outil industriel, ou encore le dispositif financier du suramortissement, a-t-il souligné.

Eviter les "zigzags permanents"

Cependant l'objectif du GFI de faire remonter l'industrie à 15% du PIB français d'ici à 2022, contre 12% actuellement, nécessite des mesures qui "aillent toutes dans le même sens, et que l'on évite les zigzags permanents entre bonnes mesures et mesures coercitives pour l'industrie", a-t-il estimé.

Philippe Darmayan a pointé à titre d'exemple le crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE), qui selon lui devient davantage "un outil contre le chômage" qu'un dispositif pour la compétitivité, ou le compte pénibilité qui "complexifie le fonctionnement des entreprises". "Le renouveau de l'industrie ne dépend pas que de l'État", mais celui-ci doit créer "un terreau de confiance" pour le secteur, a-t-il encore ajouté.

Une "bonne écoute" de tous les partis

Le GFI préconise notamment de poursuivre l'allègement des charges sur les salaires, pour viser à terme un alignement sur la moyenne européenne, et d'augmenter la flexibilité du travail, tout en modernisant la formation professionnelle et en doublant le nombre d'apprentis.

L'organisation plaide aussi pour de nouvelles baisses d'impôts pour les entreprises, réclame un arrêt de "l'inflation" de la fiscalité environnementale et la suppression de l'impôt sur la fortune (ISF), qui "freine" selon elle la succession des dirigeants de PME et ETI.

Le GFI compte rencontrer tous les candidats à l'élection présidentielle, dans l'espoir de "créer un consensus" autour de ses propositions, selon Philippe Darmayan. "On a eu une bonne écoute de toutes les écuries", même si certaines ont des "divergences" avec le GFI en matière de politique d'attractivité, a-t-il précisé.

N.G. avec AFP