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Le nombre de déchets radioactifs ne cesse d'augmenter en France

La France abrite 1,5 million de mètres cubes de déchets nucléaires. (image d'illustration)

La France abrite 1,5 million de mètres cubes de déchets nucléaires. (image d'illustration) - Olivier Leban-Mattei - AFP

L’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) a recensé au 31 décembre 2013, 1,46 million de mètres cubes de stocks de déchets radioactifs. Une estimation qui figure dans l’inventaire triennal de l’agence, publié mercredi 1er juillet.

1,46 million de mètres cubes, soit deux kilogrammes par an et par habitant. Le volume de déchets nucléaires recensé par l'Andra en 2013 est en légère hausse. Depuis le dernier comptage, datant de 2010, l'agence publique a comptabilisé 140.000 mètres cubes de déchets supplémentaires.

Selon Michèle Tellac, responsable de l'inventaire, cette augmentation "est conforme aux prévisions et due à la production courante des différents secteurs qui utilisent la radioactivité". Les déchets radioactifs présents sur le territoire sont de nature diverse et ne représentent pas tous le même niveau de dangerosité.

Les éléments les plus dangereux, provenant du traitement des combustibles usés, représentent seulement 0,2% du volume total, mais concentrent à eux seuls 98% de la radioactivité. Les déchets radioactifs de moyenne activité à vie longue représentent eux 3% des volumes et 2% de la radioactivité. 

4,5 millions de mètres cubes à l'horizon 2080 

Selon les prévisions de l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs, le volume de déchets français devrait tripler à l'horizon 2080. Une date à laquelle toutes les installations nucléaires actuelles auront terminé leur vie, y compris l'EPR de Flamanville (Manche) qui est en cours de construction.

Le stock de déchets nucléaires dans l'Hexagone atteindra alors le volume de 4,5 million de mètres cubes. La majorité provenant du démantèlement des installations. "Sur ce total, 4,1 millions seront des déchets de "très faible activité" et de "faible et moyenne activité à vie courte" précise Michèle Tellac. La responsable appelle "toute la chaîne de production à optimiser la gestion de ces déchets"

Opération transparence 

L'inventaire triennal effectué reste cependant un outil de gestion et un moyen d'anticiper les besoins de stockage pour l'avenir, mais les centres de stockage de l'Andra risquent, à terme, d'être saturés. L'organisme étudie la possible construction d'un Centre industriel de stockage géologique, destiné aux déchets les plus dangereux.

Une demande d'autorisation devrait être soumise en 2017 à l'Agence de Sûreté Nucléaire. Le rapport rédigé a aussi un rôle d'information du grand public. Dans cette logique, et "par transparence", l'intégralité de son contenu sera disponible sur le site internet de l'agence à compter du 8 juillet prochain. 

A.M. avec AFP