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La France, incontestable championne du monde du luxe

Louis Vuitton est l'une des marques possédées par LVMH

Louis Vuitton est l'une des marques possédées par LVMH - Joël Saget - AFP

L'Hexagone place trois entreprises dans le top 10 du classement annuel de Deloitte, qui se base sur le chiffre d'affaires. LVMH occupe la plus haute marche du podium.

Le savoir-faire tricolore dans le luxe est mondialement reconnu. Et le nouveau classement annuel de la société de conseil Deloitte ne fait que le prouver un peu plus. Les groupes français dominent ainsi toujours le palmarès avec trois entreprises dans le top 10 mondial, dont LVMH, incontestable numéro un.

La France compte 10 groupes parmi les 100 premiers mondiaux et ils représentent près d'un quart (23,9%) des ventes totales, indique le rapport Global Powers of Luxury Goods 2017, à paraître jeudi en France.

Derrière LVMH (Louis Vuitton, Fendi, Bulgari, etc), avec 22,4 milliards de dollars de chiffre d'affaires dans le luxe en 2015, on trouve Kering en cinquième position (Gucci, Bottega Veneta, Saint Laurent, etc) à 8,7 milliards de dollars, et L'Oréal Luxe (Lancôme, Biotherm, etc), septième, à 8 milliards.

Hermès en 12e position

Leur compatriote Hermès se classe en 12e position (5,4 milliards) mais peut viser prochainement le top 10, grâce à une croissance annuelle proche de 14% sur la période 2013-2015, supérieure aux rivaux de taille équivalente.

Derrière LVMH, le groupe suisse Richemont (Cartier, Montblanc...) se classe deuxième mondial, avec 12,2 milliards de dollars de chiffres d'affaires, devant Estée Lauder (11,3 milliards de dollars).

Toujours selon le critère du chiffre d'affaires, les Etats-Unis arrivent en deuxième position des pays, avec quinze sociétés américaines représentant 21,3% des ventes du top 100.

Luxottica 4e

L'Italie arrive en troisième position, avec des entreprises beaucoup plus nombreuses (26) dans le top 100, mais aussi plus petites, puisqu'elles pèsent "seulement" 16% des ventes.

À noter que le groupe Luxottica (Ray-Ban, Oakley, etc), le leader mondial des lunettes haut de gamme qui doit prochainement fusionner avec le géant français des verres ophtalmiques Essilor, se classe quatrième groupe de luxe mondial, et seul représentant italien du top 10 du classement de Deloitte.

"La croissance continue d'être tirée par les consommateurs des pays émergents", souligne par ailleurs le rapport qui analyse les grandes tendances du marché.

L'achat de marques prestigieuses reste très lié au tourisme. Près de la moitié des ventes de produits de luxe (cosmétiques et parfums, montres, bijoux, sacs et accessoires, chaussures et vêtements) sont le fait de consommateurs en voyage, soit pendant leur déplacement dans un pays étranger (31%), soit à l'aéroport (16%). Cette proportion monte à 60% chez les consommateurs des pays émergents.

D'importantes différences de prix

Il existe toujours des différences de prix importantes pour les mêmes produits de luxe selon les marchés, souligne l'étude. Elles atteignent, par exemple, en moyenne 50% entre la Chine d'un côté et l'Italie ou la France de l'autre, ce qui peut expliquer l'appétit des touristes chinois pour le shopping en Europe.

"Un défi pour les groupes de produits de luxe est de gérer leur transition vers un modèle de distribution guidé par le numérique tout en maintenant l'élément essentiel de qualité", remarque aussi Deloitte. Les acheteurs les plus jeunes et ceux des pays émergents sont ceux qui achètent le plus en ligne.

Quelque 78% des ventes sur internet se font sur des plateformes multimarques, selon l'étude. Les groupes de luxe tentent actuellement de développer leurs propres sites de ventes pour contrer la domination de spécialistes comme Yoox Net-a-porter, après avoir durant des années privilégié l'essor de leurs réseaux de magasins en dur dans les pays émergents.

J.M. avec AFP