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La France toujours championne en Europe pour attirer les nouveaux projets industriels étrangers

L'industrie recrute des ingénieurs et des data scientists, mais aussi des chaudronniers, des soudeurs, des techniciens de production.

L'industrie recrute des ingénieurs et des data scientists, mais aussi des chaudronniers, des soudeurs, des techniciens de production. - Bertrand Guay- AFP

Le Baromètre 2020 de l'attractivité industrielle de la France, réalisé par le cabinet EY, montre que la France garde de sérieux atouts, mais que cette attractivité reste fragile.

La France reste attractive! C'est ce qui ressort du nouveau baromètre de l’attractivité industrielle réalisé par le cabinet EY et publié ce lundi. Bonne nouvelle, la France restait, fin 2018, la "1ère place européenne pour les sites de production d'entreprises à capitaux étrangers."

En 2018, l'Hexagone a ainsi attiré 339 projets d’implantations ou d’extensions (soit une hausse de 5% par rapport à 2017), largement devant la Turquie (203 projets) et l'Allemagne (152 projets). A noter que les incertitudes liées au Brexit ont fait chuter le Royaume-Uni de la 2ème à la 4ème place (140 projets).

Comment expliquer cette domination française? Le baromètre souligne "l'effet gravitationnel des leaders industriels français, puissants et exportateurs dans l’aéronautique, la construction navale ou l’agro-alimentaire, par exemple."

En effet, le secteur de l'aéronautique est particulièrement dynamique en France. Selon les données de l’observatoire Trendeo, citées par l'étude de EY, le solde net annuel d'usines (créations et fermetures) entre 2009 et 2019 est dans le vert pour l'aéronautique (+24), pour l'énergie (+93) et pour la gestion des déchets (+133). Au contraire, d'autres secteurs traditionnels disparaissent peu à peu comme la métallurgie (-130), l'imprimerie (-103) ou encore le textile (-69).

L'attrait des régions

Autres facteurs de l'attractivité française, l'équipement logistique (maillage routier, foncier équipé, plateformes multimodales) mais aussi le prix très compétitif de l'énergie.

Fait intéressant, seuls 3% des nouveaux projets d’investissements industriels ont pris la direction de l’Ile-de-France. "La région des Hauts-de-France, le Grand Est et Auvergne-Rhône-Alpes ont particulièrement tiré leur épingle du jeu, captant à elles trois 45% des décisions d’investissements l’année dernière" explique EY.

"Malgré une tendance à l’autoflagellation, la France a de nombreux atouts et ce, depuis longtemps" témoigne dans l'étude François Gay-Bellile, président de Coca-Cola France. "Mais pour coller à l’actualité, il est clair que, sous le slogan "France is back", le chef de l’Etat a multiplié dès 2017 déplacements et initiatives personnelles pour les promouvoir."

Mettre l’accent sur l’éducation et la formation

Reste que cette compétitivité demeure fragile et la France accuse encore de nombreux retards, notamment sur le développement de l'industrie locale. Il suffit de jeter un œil au nombre d'entreprises de taille intermédiaire (ETI), un élément majeure pour le tissu économique: la France en affiche environ 5.000 contre 12.500 en Allemagne.

Par ailleurs, "pour maintenir notre position concurrentielle dans l’économie mondiale, 37% des dirigeants interrogés estiment que la France doit prioritairement mettre l’accent sur l’éducation et la formation" indique l'étude de EY, qui souligne aussi les demandes de soutiens des PME par les dirigeants, mais aussi la diminution des coûts de main d’œuvre.

Thomas Leroy