La France "se prépare à construire de nouvelles centrales nucléaires", assure le patron d'EDF

Dans un entretien accordé au Monde, le PDG d'EDF a assuré que la France s'apprêtait "à construire de nouvelles centrales nucléaires" et que la construction de six réacteurs EPR constituerait un choix "efficace".

"Il est clair que la France se prépare à construire de nouvelles centrales nucléaires. C'est dans la mission que j'ai reçue lorsque j'ai été nommé, il y a cinq ans". Tel est, en résumé, ce qu'a indiqué le PDG du fournisseur d'électricité tricolore Jean-Bernard Lévy dans un article publié sur le site Internet du Monde ce jeudi 17 octobre.

De fait, le gouvernement avait adressé le mois dernier à l'électricien une lettre lui demandant d'évaluer l'état de la filière nucléaire et évoquant la possibilité de construire six éventuels réacteurs EPR. Il avait toutefois assuré qu'il s'agissait, pour le moment, d'une simple "hypothèse de travail" et qu'aucune décision n'avait été prise.

Evoquant l'objectif français de neutralité carbone en 2050, le PDG d'EDF insiste: "il faudra de nouvelles centrales nucléaires" pour y arriver et "nous nous y préparons". "Pour être efficace, il faut construire les centrales nucléaires plutôt par tranche de deux (réacteurs) sur chaque site et sur trois sites consécutifs, de façon à faire baisser les coûts. C'est simplement la réalité industrielle", argumente-t-il.

Un calendrier compliqué par les déboires de Flamanville 

Dans son projet de programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) - sa feuille de route pour les dix prochaines années - l'exécutif avait indiqué vouloir disposer d'ici la mi-2021 de tous les éléments pour prendre la décision de construire ou non de nouveaux réacteurs nucléaires.

"Le réacteur de Flamanville ne sera pas mis en service à cette date (mi-2021, NDLR) mais, dans le même temps, on peut souligner que les deux réacteurs de Taishan, en Chine, utilisent la même technologie et fonctionnent très bien", avance Jean-Bernard Lévy: "il n'y a donc pas de problème sur l'EPR en soi".

Le calendrier est en réalité compliqué par les déboires du chantier de l'EPR de Flamanville (Manche): le gouvernement ne veut pas se lancer dans une nouvelle construction avant que cet EPR ne fonctionne. Or l'inauguration a été une nouvelle fois repoussée à 2023. 

EDF ne compare pas le coût de l'électricité produit par d'éventuels EPR aux renouvelables mais aux centrales à gaz. "Notre objectif, c'est de faire en sorte que le nouveau nucléaire permette de justifier qu'on construise de nouvelles centrales nucléaires plutôt que des centrales qui importeront du gaz", indique M. Lévy.

JCH avec AFP