La France va renforcer son contrôle des investissements non-européens
Le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire a annoncé mercredi que la France allait renforcer son contrôle des investissements étrangers afin de protéger les entreprises françaises en difficulté du fait de la crise engendrée par l'épidémie de Covid-19.
Le seuil de déclenchement du contrôle des investisseurs non européens prenant des parts dans une grande entreprise française sera "abaissé de 25% à 10%" jusqu'à la fin de l'année, a-t-il annoncé sur la chaîne de télévision LCI.
Cette nouvelle règle s'appliquera "pour tous les investisseurs qui ne sont pas européens, pour les très grosses entreprises, pour une durée qui ira jusqu'à la fin de l'année", a-t-il détaillé.
"Je ne laisserai pas faire"
Le gouvernement va désormais aussi inclure le secteur des biotechnologies dans le champ des activités protégées, a annoncé Bruno Le Maire.
"Dans cette période de crise, certaines entreprises sont vulnérables. Des technologies sont fragilisées et pourraient être rachetées à bas prix par des compétiteurs étrangers, je ne laisserai pas faire", a-t-il insisté.
Actuellement, Paris a la possibilité de bloquer des acquisitions de plus de 25% du capital d'entreprises agissant dans certains secteurs jugés stratégiques, comme la défense, l'énergie, l'aérospatiale, les transports, etc.
Déjà abaissé au début de l'année
Ce seuil de 25% est en vigueur depuis le début de l'année seulement, après une décision du gouvernement prise dans un contexte de méfiance européenne vis-à-vis de certains appétits étrangers, et chinois en particulier. Auparavant il était de 33,33%.
Début avril, l'Allemagne a aussi annoncé un renforcement de son contrôle des investissements étrangers du fait de la crise, après l'avoir déjà accentué l'an dernier.