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Vie de bureau

La génération Y n'est pas si différente des autres

Le travail reste une valeur centrale pour toutes les générations.

Le travail reste une valeur centrale pour toutes les générations. - Rawpixel- CC

Rétifs à l'autorité, indépendants, impatients, aimant passer d'un job à l'autre, les moins de 35 ans chambouleraient les codes du monde du travail. Mais selon des chercheurs suisses, la réalité serait bien différente.

La génération Y intrigue les employeurs et les managers. Ces digital natives auraient des attentes vis-à-vis de leur vie professionnelle totalement différentes de leurs aînés, ce qui compliquerait leur intégration dans le monde du travail. Se plier en quatre pour son job sans aucune reconnaissance? Hors de question! Respecter les consignes de son chef uniquement parce que c'est son supérieur? Très peu pour eux. Mettre au second plan sa vie personnelle? Ce n'est pas concevable. Selon des chercheurs suisses, tout cela ne serait que des clichés: la génération Y (20-35 ans) n'est pas en rupture avec les précédentes.

Max Lovey, un étudiant de master, sous la direction du professeur Jean-Michel Bonvin de l’Institut de démographie et socio-économie de l’Université de Genève, a interrogé un échantillon de 250 employés, travaillant dans 7 entreprises différentes, appartenant aux générations Z (moins de 20 ans), Y, X (35-50 ans) et les baby-boomers (plus de 50 ans). Le questionnaire portait sur leur rapport au travail, leur besoin de communiquer, les relations entre les collègues, le besoin de se sentir utile…

Le travail est une valeur centrale

L'analyse des réponses n'a pas mis en évidence de fossé générationnel. Les générations X et Y ont ainsi des attentes identiques. "Par exemple, 13,2% des Y et 11,6% des X arrêteraient de travailler en cas de rente à vie. Toutes deux disent aussi, à un pourcentage quasi similaire, qu’elles préféreraient récupérer leurs heures supplémentaires en argent qu’en temps libre", explique Max Lovey au journal suisse Bilan.

Les réponses permettent aussi de battre en brèche le fait que la jeune génération privilégie sa vie personnelle par rapport à sa vie professionnelle. En effet, 67,6% des moins de 20 ans ont répondu que le travail était "très important, mais autant que d’autres choses" contre 63% des 20 à 35 ans, 60,8% des 35 à 50 ans. Ils ne sont que 54% à être de cet avis parmi les plus de 50 ans. Autrement dit, le travail reste une valeur centrale pour tous.

Plus que l'appartenance à une génération, c'est le stade de la carrière auquel on est parvenu ou le statut professionnel qui fait la différence dans le rapport au travail. Par exemple, les plus jeunes peuvent afficher un certain détachement vis-à-vis de la sécurité de l'emploi car ils n'ont pas encore de charge familiale.

C.C.