BFM Business
Transports

La grande victoire d'Airbus face à Boeing

Airbus a cette fois nettement devancé Boeing

Airbus a cette fois nettement devancé Boeing - Leon Neal - AFP

L'avionneur européen a enregistré plus de 250 commandes de plus que son rival américain en 2015. Il est toutefois derrière sur les livraisons.

Jeu, set et match pour Airbus. Encore une fois en 2015 l'avionneur européen remporte son duel face à son rival américain Boeing. Et contrairement à 2014 où Airbus s'était imposé à la toute fin de l'année, le match a cette fois été à sens unique.

Ainsi Airbus, qui a annoncé ses résultats ce mardi 12 janvier, a enregistré 1.036 commandes nettes, c'est-à-dire les commandes diminuées des traditionnelles livraisons, contre 768 pour Boeing. Des niveaux de commandes qui sont clairement en retrait par rapport à l'an dernier, où Airbus avait enregistré 1.4356 commandes nettes contre 1.432 pour Boeing.

La bataille des monocouloirs

Ce ralentissement "était attendu" rappelle Chloé Lemarié, analyste chez Mainfirst, qui signale toutefois "un ralentissement notable sur le mois de décembre pour Airbus, avec seulement 29 commandes nettes, ce qui peut représenter un signal négatif pour 2016".

Néanmoins Airbus s'est aisément imposé face à son rival Boeing, "notamment sur la famille des monocouloirs où le gros de la bataille se joue en termes de volumes", constate Chloé Lemarié. Sur la famille A320 (A318, A319, A320 et A321) Airbus a vendu, en 2015, 897 avions, soit plus que toutes les commandes de Boeing réunies.

Le coup de mou commercial du groupe américain s'explique notamment par un possible "attentisme sur la stratégie de vente" du 777, souligne Chloé Lemarié, alors que les ventes de cet avion vieux de 20 ans se sont limités à 58 exemplaires en 2015.

Airbus a des objectifs "agressifs"

Il n'en reste pas moins que les deux groupes font désormais face à d'importants carnets de livraisons et que l'enjeu est désormais d'augmenter les cadences de production pour livrer à temps le client. Un point d'autant plus sensible que c'est à la livraison que l'avionneur touche l'argent. "C'est là que se joue le bénéfice", résume Chloé Lemarié. Et, en la matière, la concurrence est rude, les deux avionneurs ayant enregistré des records de livraisons cette année. Mais l'avantage sur ce point va à Boeing qui a livré 762 appareils contre 635 pour Airbus.

On pourrait croire que l'européen est cette fois à la traîne. Mais selon Chloé Lemarié, l'écart s'explique surtout par des décalages de production entre les deux avionneurs." Boeing a atteint son pic de production et de livraison sur le 787 alors qu'Airbus est en montée de production sur l'A350", fait-elle valoir à titre d'exemple.

On notera enfin qu'Airbus a fait mieux que son objectif initial c'est-à-dire avoir des commandes au moins égales aux livraisons. Un objectif qui est d'ailleurs le même en 2016. Ce qui signifie qu'Airbus devra vendre au moins 650 appareils, une cible que Chloé Lemarié qualifie "d'agressive".