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La guerre des prix a coûté cher à EasyJet

Le bénéfice net annuel d'EasyJet a décroché sur l'exercice 2016-2017. (image d'illustration)

Le bénéfice net annuel d'EasyJet a décroché sur l'exercice 2016-2017. (image d'illustration) - Fabrice Coffrini - AFP

Le bénéfice net annuel d'EasyJet a baissé de 30% du fait d'une concurrence exacerbée. La compagnie low cost britannique prévoit cependant de faire mieux en 2018.

Entre octobre 2016 et septembre 2017, période de son exercice comptable, EasyJet a dégagé un bénéfice net de 305 millions de livres (343 millions d'euros), soit 30% de moins que lors de l'exercice précédent, indique la compagnie britannique dans un communiqué. 

Son bénéfice avant impôt a diminué de 17% à 408 millions de livres, bien que la compagnie ait transporté un nombre record de 80,2 millions de passagers, en hausse de presque 10%, et que son chiffre d'affaires ait grimpé de 8% à 5,047 milliards de livres (5,680 milliards d'euros). 

Le revenu net du billet par siège a diminué de 7,8% à taux de change constant, EasyJet évoquant "un environnement tarifaire agressif" entre les compagnies qui se battent pour des parts de marché.

EasyJet est en concurrence avec d'autres compagnies à bas coûts, comme l'irlandaise Ryanair, la première compagnie européenne en nombre de passagers transportés malgré ses récents problèmes d'annulations de vols. Mais d'autres compagnies à faible prix sont en train de monter, comme Norwegian, tandis que les groupes "historiques" cherchent à diminuer leurs tarifs voire à lancer leurs propres offres à bas coût. Cette concurrence effrénée a entraîné la faillite ou de graves difficultés pour plusieurs compagnies du secteur, comme la britannique Monarch, l'allemande Air Berlin ou l'italienne Alitalia. EasyJet en a d'ailleurs profité pour reprendre 25 avions d'Air Berlin à l'aéroport Tegel de Berlin, où elle sera désormais le principal transporteur aérien pour les courts-courriers.

L'impact du Brexit 

Les profits d'EasyJet ont aussi subi l'impact négatif de la dépréciation de la livre sterling consécutive au référendum sur le Brexit, qui a élevé sa facture en carburant réglée en dollars. Même si le groupe a bénéficié par ailleurs de la baisse des prix mondiaux du pétrole.

Lors de l'exercice en cours 2017-2018, EasyJet s'attend à un rebond de son résultat net. "La politique d'EasyJet consistant à calquer le versement du dividende sur son bénéfice après impôt devrait entraîner une hausse du dividende lors de l'année à venir", a expliqué la compagnie. 

"Notre choix de devenir la compagnie numéro un ou deux sur les principaux aéroports européens, notre service aimable et efficace envers les clients et notre attention à la réduction des coûts nous fournissent un avantage stratégique lors d'une période qui voit des faillites et des compagnies en difficultés opérationnelles", s'est félicité la directrice générale, Carolyn McCall. A court terme, la remontée récente des cours du pétrole pourrait coûter à la compagnie, qui pourrait en revanche en profiter à moyen terme car ses dirigeants la jugent mieux protégée de la volatilité des cours et mieux armée que ses concurrentes pour affronter les turbulences du secteur à l'avenir.

Aux commandes d'EasyJet depuis 2010, Carolyn McCall s'apprête à passer la main le 1er décembre à un vétéran de l'industrie du voyage, le suédois Johan Lundgren.

Basée à Luton dans le nord de Londres, EasyJet a annoncé en juillet la création d'une nouvelle compagnie, EasyJet Europe, qui sera installée à Vienne et permettra à l'entreprise britannique de continuer de voler sans entrave dans l'Union européenne quelle que soit l'issue des négociations entre Londres et Bruxelles. Au final, "les résultats d'EasyJet sont positifs par bien des aspects à l'issue d'une année difficile pour l'industrie aéronautique", a résumé Helal Miah, analyste à The Share Centre.

A.M. avec AFP