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La justice envisage la reprise de Conforama par But

Un administrateur judiciaire de renom, Frédéric Abitbol, joue les conciliateurs entre l’entreprise et ses banques pour tenter de lui éviter la faillite. Après avoir tenté d’aboutir à un prêt garanti par l’Etat, il se penche sur le projet de reprise de Conforama par son rival But. Bercy y est favorable.

La justice se mêle de l’avenir de Conforama. Selon des sources concordantes, un conciliateur a pris les rênes du dossier Conforama depuis quelques semaines.

Début avril, l’enseigne d’ameublement a saisi le Tribunal de commerce de Bobigny pour nommer un conciliateur afin de négocier son prêt de 322 millions d’euros, garanti par l’Etat.

C’est Frédéric Abitbol, l’un des meilleurs administrateurs judiciaires de France qui a repris le dossier qu’il avait déjà traité il y a un an lorsque Conforama avait négocié un premier prêt de 200 millions d’euros. Frédéric Abitbol vient de boucler début mars la procédure de sauvegarde de Rallye, la société-mère de Casino.

Mission confidentielle

Sa mission, confidentielle, a consisté à tenter de trouver un compromis entre Conforama et ses banques. Peine perdue depuis un mois, il a entamé une deuxième phase en considérant l’option d’une reprise de Conforama par But.

Le week-end dernier, il a présidé une réunion téléphonique au cours de laquelle a été présentée le projet de But et à laquelle participaient les équipes du Ciri, le comité interministériel de restructuration industrielle de Bercy. C’est là que la piste d’une reprise de Conforama par But, déjà envisagée l’an passé, a été réévaluée par le conciliateur et le ministère de l’Economie.

Selon une source proche du dossier, Bercy estime que le projet de But "a du sens", même si le gouvernement s’astreint à rester neutre. Le rival de Conforama s’est engagé auprès des autorités à conserver l’ensemble de ses 8.000 salariés en France.

Prêt refusé

"Le conciliateur a été nommé dans le cadre de la négociation du prêt" fait-on valoir chez Conforama. Sauf que sa mission, très encadrée par le droit, "l’autorise à chercher des repreneurs ou à présenter des propositions amiables de reprise" précise un administrateur judiciaire.

C’est dans cette voie que Frédéric Abitbol et Bercy se sont lancés depuis plusieurs jours alors que les banques refusent de prêter à Conforama. BNP Paribas a même demandé "un nouveau projet industriel et commercial, de long terme et mobilisant les actionnaires actuels ou de nouveaux actionnaires" pour examiner un prêt. L’engagement de But de maintenir les emplois semble avoir pesé dans la balance.