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La justice presse Arnaud Lagardère de publier ses comptes

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Dans son bras de fer qui l'oppose avec le fonds Amber, l'héritier a été condamné à payer la somme de 60.000 euros pour avoir refusé de publier ses comptes. Surtout, une astreinte plus importante pèse sur lui s'il poursuit dans son refus.

Arnaud Lagardère, qui refuse malgré une décision de justice de publier les comptes de sa holding, a été condamné mercredi à payer la somme de 60.000 euros au demandeur, le fonds Amber Capital, et s'est vu imposer une nouvelle astreinte bien plus élevée.

S'il ne dépose pas aux greffes les comptes annuels de sa société Lagardère Capital & Management (LC&M), Arnaud Lagardère, gérant-commandité du groupe d'édition et de distribution, pourra être forcé de payer 5.000 euros par jour de retard pendant une période de trois mois, selon le jugement du service du juge de l'exécution, susceptible d'appel, dont l'AFP s'est procuré copie.

Arnaud Lagardère, qui estime faire l'objet d'un acharnement de la part d'Amber, a également été condamné aux dépens à verser la somme de 10.000 euros au fonds britannique.

Les dettes dans le viseur

Amber Capital, premier actionnaire du groupe Lagardère avec 18% du capital, avait obtenu en octobre du tribunal de commerce de Paris la publication des comptes de LC&M, indisponibles depuis 2009, sous peine d'une astreinte de 2.000 euros par jour de retard pendant une période de 30 jours, soit une somme totale de 60.000 euros.

Amber souhaite notamment vérifier le niveau d'endettement d'Arnaud Lagardère, qui en tant qu'associé-commandité est responsable indéfiniment des dettes de l'entreprise sur ses biens propres. Or, sa participation de quelque 7% dans le groupe sert de garantie pour le remboursement des dettes contractées par sa holding LC&M.

Le fonds s'interroge également sur l'utilisation et la destination des fonds versés par Lagardère à LC&M.

Bras de fer avec Amber

Arnaud Lagardère a récemment remporté en assemblée générale le bras de fer qui l'opposait à Amber Capital, qui souhaitait renouveler la quasi-totalité du conseil de surveillance pour l'écarter.

Il s'est pour cela appuyé sur les 20% des droits de vote du fonds souverain du Qatar et sur le soutien du financier Marc Ladreit de Lacharrière (holding Fimalac) et du groupe Vivendi de Vincent Bolloré, montés au capital de Lagardère SCA juste avant l'AG.

Pour rassurer ses créanciers sur sa solvabilité, il a ensuite obtenu le soutien de Bernard Arnault, actionnaire majoritaire du groupe de luxe LVMH, qui a annoncé prendre "environ un quart" de la holding LC&M.

Contacté, le groupe Lagardère et les proches de son gérant n'étaient pas en mesure de répondre dans l'immédiat.

TL, avec AFP