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Rafale: et maintenant la Malaisie

Jean-Yves Le Drian et son homologue malaisien Hishammuddin Hussein.

Jean-Yves Le Drian et son homologue malaisien Hishammuddin Hussein. - Mohd Rasfan - AFP

Des discussions officielles ont débuté entre la France et les autorités malaisiennes. Enjeu: l'achat de 18 appareils.

Les discussions officielles débutent. Après des mois de discussions informelles sur le sujet, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a annoncé ce mardi 1er septembre avoir remis à la Malaisie, une offre en vue de l'acquisition par ce pays de 18 chasseurs français Rafale. La Malaisie doit remplacer sa flotte de MiG-29 russes dans les prochaines années. Outre le Rafale, le F-18 américain, le Suédois Gripen ou l'Eurofighter représentent d'autres candidats potentiels.

"Nous avons remis une offre complète (aux) autorités malaisiennes sur leur aviation de chasse, et c'est cette offre-là qui va être étudiée maintenant de manière attentive par les autorités", a déclaré Jean-Yves Le Drian au cours d'une conférence de presse avec son homologue malaisien, Hishammuddin Hussein.

Des "contraintes économiques"

Ce dernier a toutefois estimé qu'avant d'acheter de nouveaux avions de chasse comme le Rafale, la Malaisie devrait prendre en compte les "contraintes économiques" à un moment où son pays est confronté à un ralentissement de son économie et à la forte dépréciation de sa devise par rapport au dollar.

Le ministre a déclaré que les autorités malaisiennes devraient notamment déterminer si une telle acquisition était "abordable". Les relations entre les deux pays comprennent "beaucoup d'autres sujets", a souligné Jean-Yves Le Drian, la marine malaisienne ayant notamment déjà acquis des corvettes françaises Gowind et des sous-marins Scorpène.

Les deux ministres ont en revanche démenti les rumeurs de discussions pour l'acquisition par Kuala Lumpur d'un des deux bâtiments de projection et de commandement (BPC) ou Mistral que la France a renoncé à vendre à la Russie en raison de la crise ukrainienne.

L'Inde en discussion

Le ministre français a aussi montré une certaine irritation face aux conjectures récurrentes sur la conclusion de nouveaux contrats de vente de Rafale, après déjà deux succès à l'exportation depuis le début de l'année (Egypte et Qatar). "J'ai en ce moment une grosse difficulté personnelle. Dès que je me déplace, il y a quelqu'un qui dit il va signer un Rafale. Il m'arrive de me déplacer pour autre chose", a-t-il déclaré.

A l'issue de sa visite en Malaisie, Jean-Yves Le Drian devait se rendre en Inde où un contrat pour l'acquisition de 36 Rafale est toujours en discussions, après une annonce en ce sens du Premier ministre Narendra Modi en avril à Paris. Mais cette étape a été finalement "décalée" et le ministre rentrera directement à Paris à l'issue de ses discussions à Kuala Lumpur, a indiqué le porte-parole du ministère français de la Défense, Pierre Bayle. "Nous n'avons pas pu faire coïncider des agendas", a-t-il dit, sans plus de précisions.

En juin, Jean-Yves Le Drian avait estimé que les négociations avec New Delhi évoluaient de manière positive et aboutiraient d'ici à "deux à trois mois". Après avoir mis des années à écouler les premiers Rafale à l'étranger, Dassault a vendu en début d'année 24 exemplaires de son avion phare à l'Egypte pour 5,2 milliards d'euros et 24 autres au Qatar.

D. L. avec AFP