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La marque "Ici c’est Paris" est-elle une contrefaçon?

Le slogan "Ici c'est Paris" était déjà présent en 2010, avant que les associations de supporters ne soient interdites.

Le slogan "Ici c'est Paris" était déjà présent en 2010, avant que les associations de supporters ne soient interdites. - PSGmag.net - Flickr - CC

Le Paris Saint-Germain a saisi la justice afin de pouvoir récupérer la marque appartenant à une association d’ex-supporters. Mais le club est dans le même temps attaqué pour contrefaçon.

Déjà en délicatesse avec ses anciens supporters, devenus persona non grata au Parc des princes, le PSG ne compte pas en rester là. Le club parisien a ainsi saisi la justice pour récupérer la marque "Ici c'est Paris", née d'un slogan d'ultras.

L'association Supras Auteuil, très active au sein du virage du même nom mais aujourd'hui dissoute, avait en effet déposé en 2008 la marque, qui reprend une phrase emblématique des supporters du club parisien. Elle est aujourd'hui détenue par l'association Défense des droits des supporters, mais n’est pas exploitée.

Le PSG avait déjà proposé à l'association de la lui racheter pour 2.000 euros. Les discussions n'ayant pas abouti, le club a lancé début décembre une action devant le tribunal de grande instance de Paris en "déchéance de marque", afin de pouvoir l'exploiter. Mais le but du dépôt de marque en 2008 était "de faire en sorte que cette marque ne puisse être accaparée par quiconque", selon l'avocat de l'association de supporters, Me Jean Aittouares.

Une "question de principe"

Faisant valoir que "depuis 2010 au moins", le PSG utilise régulièrement la mention "Ici c'est Paris" sur des produits dérivés qu'il commercialise, l'association de supporters a donc de son côté assigné le club pour contrefaçon. "Ce qui me choque, c'est que le club ait éradiqué ses supporters pour ne plus avoir que des spectateurs" et veuille "leur prendre ce qui constitue leur patrimoine", a également déclaré à l'AFP Me Aittouares, qui juge "dommage" que cette phrase aille finir "sur des t-shirt à 50 euros".

"'Ici c'est Paris' n'a d'intérêt que parce que ça a une histoire, une histoire qui est la nôtre", a abondé Christophe Uldry, porte-parole de Défense des droits des supporters et ancien membre des Supras, qui exprime son "ras-le-bol" face à un "club qui nous rejette" et veut s'approprier "Ici c'est Paris" de "manière exclusive". "C'est une question de principe", a-t-il ajouté.

Si l'association, qui demande une provision de 60.000 euros, touche de l'argent, "il y a de fortes chances pour qu'il aille à des associations caritatives". Selon Christophe Uldry, qui revendique avoir été le premier à entonner "Ici c'est Paris", ce chant est né en 2001 dans le virage Auteuil, avant de devenir "un marqueur important pour le public parisien".

Y.D. avec AFP