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Transports

La ministre des Transports ouvre la porte à la concurrence dans les TER

Elisabeth Borne veut donner davantage de libertés aux régions

Elisabeth Borne veut donner davantage de libertés aux régions - Martin Bureau - AFP

Elisabeth Borne souhaite permettre aux régions d'ouvrir leurs lignes à la concurrence avant la date butoir de 2023. Elle a donc décidé de nommer à cet effet "une personnalité de haut niveau".

La ministre des Transports, Elisabeth Borne, veut permettre aux régions d'ouvrir leurs lignes TER à la concurrence avant la date butoir de 2023 et désignera "dans les prochains jours" une personnalité chargée de mener les concertations.

"Dans les prochains jours, une personnalité de haut niveau sera nommée pour mener la concertation avec les parties prenantes: organisations syndicales, régions, entreprises", a indiqué la ministre, qui était auditionnée jeudi au Sénat.

"Je suis convaincue que pour répondre aux besoins des usagers, aux attentes des régions et aux légitimes inquiétudes des agents concernés nous devons très rapidement nous mettre au travail", a-t-elle ajouté.

Entre 2019 et 2023

La ministre des Transports insiste aussi sur le fait que l''État souhaite "donner la liberté aux régions". Les services ferroviaires gérés par les régions -les TER- et opérés par la SNCF dans le cadre de délégations de services publics, pourront être ouverts à la concurrence à partir de 2019 et au plus tard en 2023, selon les textes européens, dont l'application en France nécessite une modification législative.

Elisabeth Borne souhaite intégrer l'ouverture à la concurrence du transport ferroviaire dans la "grande loi d'orientation sur les mobilités", qui sera présentée au Parlement pour y être débattue au premier semestre 2018.

"Rassurer les salariés"

Selon elle, on a "trop souvent voulu aller au bout du bout de l'échéance", mais "les scénarios où on passe du rien au tout ne sont certainement pas les bonnes méthodes. N'attendons pas le big bang, ne reculons pas, permettons d'avancer de façon pragmatique, de tester". Interrogée jeudi sur France Inter, la ministre a également estimé qu'il était dans "l'intérêt de la SNCF qu'il n'y ait pas un grand soir".

Elisabeth Borne a par ailleurs fait état, devant les sénateurs, de la nécessité de "rassurer les salariés". "Il faudra certes ouvrir le secteur ferroviaire à la concurrence (...) et préparer le cadre social de l'ouverture en Île-de-France (progressivement entre 2025 et 2039, NDLR). Mais cette réforme nécessaire ne pourra être réussie qu'à condition de se faire avec les agents de la SNCF et de la RATP", a souligné la ministre.

J.M. avec AFP