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La mode rapporte plus que l'auto et l'aéronautique réunis

À elle seule, la fashion week de Paris rapporte plus de 10 milliards d'euros.

À elle seule, la fashion week de Paris rapporte plus de 10 milliards d'euros. - Bertrand Guay - AFP

Selon une vaste enquête publiée mardi sur les revenus de la mode au sens large, la première du genre, c'est le secteur qui rapporte le plus au PIB français, loin devant l'automobile ou l'aéronautique.

Airbus, Renault ou Valeo peuvent aller se rhabiller. Les premiers contributeurs de la richesse générée en France, ce ne sont pas eux. Même en additionnant leurs chiffres d'affaires et ceux de leurs concurrents réalisés en France. Ceux qui contribuent le plus au PIB tricolore, ce sont plutôt LVMH, Kering, Hermès, ou encore la Halle aux chaussures, Promod, ArmorLux et aussi Swatch et Interparfums.

C'est ce qu'affirment les fédérations du luxe et du prêt-à-porter, citant les résultats d'une enquête de l'Institut Français de la mode (IFM) publiés ce mercredi. Selon cette étude, le business global de la mode, du grand luxe au fast fashion, des chaussures aux vêtements en passant par les montres, les lunettes et le parfum, rapporterait 1,7% du PIB français. Soit un poids économique plus important que ceux de l'automobile et de l'aéronautique réunis, puisque ces secteurs génèrent respectivement 0,5 et 0,7% du PIB.

Le million d'emplois, il est là !

Les industries de la mode généreraient ainsi un chiffre d'affaires direct de 150 milliards d'euros. Elles représenteraient par ailleurs 580.000 emplois directs, et un million d'emplois indirects si on prend notamment en compte la sous-traitance. Elles exporteraient 33% de leur production. 

"C'est le tout premier état des lieux du secteur, il n'y a pas de précédent", a expliqué Pierre-François Le Louët, le président de la Fédération de prêt-à-porter féminin, qui présentait l'étude aux côtés de la Fédération française de la couture et du prêt-à-porter des couturiers. Là aussi, il est inédit que ces fédérations considèrent leurs spécialités respectives, ainsi que la joaillerie et la parfumerie, comme faisant partie d'un même ensemble économique.

L'étude se base sur des données de l'Insee ainsi que sur les revenus publiés par les entreprises du secteur ayant une activité en France. Par exemple, les ventes du suédois H&M et de l'Espagnol Zara sont comptabilisées, mais seulement celles réalisées dans l'Hexagone. Intitulée "Le véritable périmètre des industries de la mode", elle se penche aussi sur la Fashion Week parisienne (hors défilés masculins), faisant état de 10,3 milliards d'euros de chiffre d'affaires par an, et de 1,2 milliard d'euros de retombées économiques.

Nina Godart avec AFP