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La mort du général iranien Soleimani fait bondir de plus de 3% les cours du pétrole

Les cours du pétrole enregistrent en Asie un bond de plus de 3%, à la suite de l'annonce de la mort du général iranien Qassem Soleimani, tué dans un raid à Bagdad sur ordre de Donald Trump.

La géopolitique s'infiltre une fois de plus dans les fluctuations des cours du pétrole. Le baril de "light sweet crude" (WTI) - référence américaine du brut sur le marché pétrolier - prévu pour une livraison en février, a pris ce vendredi matin plus de 3% à 63,84 dollars, dans les échanges électroniques. Le Brent, référence européenne, pour livraison en mars, a pour sa part gagné 4,4% à 69,16 dollars.

Une hausse des cours qui fait suite à l'assassinat vendredi du général iranien Qassem Soleimani tué dans un raid américain à Bagdad aux côtés d'un émissaire de la République islamique et d'un dirigeant pro-iranien. Cette nouvelle salve de tensions se répercute sur les prix des cours pétroliers avec le risque d'un retour rapide sur les derniers plus hauts constatés en mai dernier aux alentours de 70-75 dollars le baril sur le Brent.

L'or noir iranien est déjà sous le coup de sanctions américaines, avec une production largement diminuée depuis 2018, et des exportations qui se sont effondrées. Toutefois, la montée en puissance de l'influence de Téhéran en Irak, deuxième producteur de l'Opep, fait redouter aux experts un isolement diplomatique et des sanctions politiques et économiques.

"Dangereuse" escalade

Du côté de Téhéran, on s'insurge face à une escalade jugée "extrêmement dangereuse" qui intervient seulement trois jours après l'attaque inédite menée contre l'ambassade américaine à Bagdad. Washington estime que Qassem Soleimani a "orchestré" des attaques contre des bases de la coalition en Irak ces derniers mois et le tient pour responsable des assauts survenus cette semaine contre l'ambassade américaine.

"Sur ordre du président, l'armée américaine a donc pris des mesures défensives décisives pour protéger le personnel américain à l'étranger en tuant Qassem Soleimani", a indiqué le Pentagone dans un communiqué. Aussitôt, l'influent sénateur républicain Lindsey Graham, proche allié de Donald Trump a menacé l'Iran: "si vous en voulez plus, vous en aurez plus".

Mais, alors que le Congrès américain n'a pas été notifié avant le raid selon un élu démocrate, les conséquences de l'assassinat ciblé d'une des figures les plus populaires d'Iran a soulevé l'inquiétude d'autres parlementaires, à moins d'un an de la présidentielle américaine. "Le président Trump amène notre nation au bord d'une guerre illégale avec l'Iran, sans l'approbation du Congrès", a notamment fustigé le sénateur démocrate Tom Udall.

Le guide suprême de la Révolution iranienne, l'ayatollah Ali Khamenei, a, quant à lui, prévenu qu'une terrible vengeance attendait les "criminels" ayant assassiné le général Soleimani.

J.C-H avec AFP