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La Mutualité française s'inquiète aussi du coût du reste à charge zéro

Le "reste à charge zéro" doit faciliter le recours à des soins mal pris en charge par la Sécurité sociale.

Le "reste à charge zéro" doit faciliter le recours à des soins mal pris en charge par la Sécurité sociale. - Thomas Samson - AFP

Après les opticiens, la Mutualité française se dit elle préoccupée par le coût de la promesse reste à charge zéro sur les prothèses dentaires. Elle en évalue la charge pour les complémentaires santé à 300 millions d'euros.

Le remboursement intégral de certaines prothèses dentaires coûtera "autour de 300 millions d'euros" aux complémentaires santé, estime le président de la Mutualité française, Thierry Beaudet, en redoutant que le plafonnement des prix de l'optique et de l'audioprothèse alourdisse la note.

Promis par Emmanuel Macron, le "reste à charge zéro" doit faciliter le recours à des soins mal pris en charge par la Sécurité sociale. Des négociations sont en cours dans les trois secteurs depuis l'automne et le gouvernement doit en annoncer les résultats en juin. "Des décisions qui seront prises, dépendra le coût de la réforme pour les complémentaires et pour les Français", a déclaré Thierry Beaudet jeudi.

"C'est un effort très important"

Le projet de convention entre les dentistes et l'Assurance maladie devrait ainsi se traduire par une dépense supplémentaire de 500 millions d'euros pour les mutuelles et les assurances: "autour de 200 millions" pour augmenter les tarifs des soins et "autour de 300 millions" pour mieux rembourser les prothèses, estime-t-il. "C'est un effort très important", souligne-t-il, tout en admettant être "en phase" avec "la philosophie de ce qui est proposé".

Le patron de la Mutualité rappelle toutefois que la réforme est censée "se traduire par une maîtrise des cotisations", comme l'a demandé en début d'année la ministre de la Santé, Agnès Buzyn. "Pour tenir l'objectif que donne la ministre, il va falloir être très attentif au contenu et à la conclusion des discussions sur l'optique et l'audioprothèse", prévient Thierry Beaudet.

La réforme "ne doit pas concerner tous les équipements"

Sur ces deux sujets, pilotés par la Direction de la sécurité sociale, "je redoute une tentation réglementaire qui tendrait à fixer des prix limites de vente sur l'ensemble de l'optique et de l'audioprothèse", indique-t-il. Il juge que la réforme "ne doit pas concerner tous les équipements" et "plaide pour qu'on s'en tienne à des tarifs plafonnés sur les paniers 'reste à charge zéro' mais pas au-delà".

Par ailleurs, "une mise en oeuvre réfléchie dans le temps" sera nécessaire, car "les complémentaires pourraient être amenées à modifier leurs contrats", explique-t-il. Cet étalement doit aussi permettre de "mesurer l'impact financier, notamment pour le sujet particulièrement sensible des cotisations".

N.G. avec AFP