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La Poste se lance dans le covoiturage urbain grâce à WayzUp

WaizUP s'est faite une spécialité du covoiturage urbain entre salariés travaillant dans des zones d'activités excentrées.

WaizUP s'est faite une spécialité du covoiturage urbain entre salariés travaillant dans des zones d'activités excentrées. - WayzUp

La Poste va proposer aux entreprises "clé en main" le service de covoiturage urbain courte distance de WayzUp. Un joli succès pour cette start-up française qui affirme être rentable sur un créneau où d'autres ont déjà jeté l'éponge.

Qui sera le Blablacar du trajet quotidien courte distance? Plusieurs start-up se sont lancées sur le créneau, aux côtés de géants du transport que sont la SNCF (avec IDvroom), parmi lesquelles figure WayzUp. La jeune start-up française s'est spécialisée dans le covoiturage urbain pour les trajets domicile-travail des salariés. Sa marque de fabrique: s'adresser aux entreprises implantées dans des zones d'activité excentrées, pour atteindre une masse critique suffisante de covoitureurs et de chauffeurs.

La start-up va surtout bénéficier d'un gros coup de pouce de La Poste. La société publique, qui lance sous la marque Bimobi des services aux entreprises optimisant l'efficacité énergétique des déplacements, a choisi WayzUp comme partenaire technologique et commercial. "La Poste possède 3.000 commerciaux qui vont nous aider à nous démultiplier sur le territoire" explique Julien Honnart, le fondateur de la start-up, sur l'antenne de BFM Business.

La Poste utilisera aussi WayzUp pour ses salariés

La Poste proposera pour la première fois aux entreprises externes qu'elle conseillera, un service de covoiturage "clé en main", basé sur la technologie et l'application de la start-up. "Le covoiturage est moins onéreux qu'un service de navette et plus souple pour les salariés" explique Frédéric Delaval, en charge de l'entité business écomobilité à La Poste.

L'entreprise publique va aussi utiliser en interne le service de WaizUp sur son campus situé aux portes de Paris, à Issy-les-Moulineaux (92). Ce service de covoiturage sera étendu ultérieurement à toute la France et à tous les salariés de La Poste.

WayzUp s'affiche comme une start-up "rentable"

Le modèle économique de WayzUp repose sur un abonnement payé par les entreprises avec lesquelles elle a signé un contrat. Elle ne se rémunère pas sur le paiement des frais acquittés, via sa plate-forme, entre conducteurs et passagers. "Nous sommes rentables" s'empresse de préciser Julien Honnart. Une affirmation qui n'est pas une évidence dans le covoiturage courte distance où nombre de start-up peinent à trouver un modèle économique. Après l'arrêt de Wedrive en 2015, Sharette, soutenue par la RATP, a été reprise début 2016 par Citygoo, après avoir échoué à réunir de nouveaux fonds.

"On démarche les entreprises qui vont proposer notre service de covoiturage à leurs collaborateurs. L'appli propose au conducteur de prendre un passager qui l'écarte de moins de 5 minutes de son trajet habituel. Elle ne proposera pas forcément le même passager ou le même conducteur, à l'aller et au retour, afin de garder de la souplesse" explique le fondateur de WayzUp. "Sur l'ensemble des entreprises que nous servons, en moyenne 8 inscrits sur 10 trouvent un covoitureur pertinent sur leurs trajets et leurs horaires. Notre application ajuste en permanence l'offre et la demande de covoiturage" ajoute le jeune entrepreneur.

Frédéric Bergé
https://twitter.com/BergeFrederic Frédéric Bergé Journaliste BFM Éco