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Transports

La recette de Paris pour convertir les professionnels aux véhicules propres

Le service VULe partagés s'appuie sur une flotte de Citroën Berlingo, Peugeot Partner et Renault Kangoo électriques.

Le service VULe partagés s'appuie sur une flotte de Citroën Berlingo, Peugeot Partner et Renault Kangoo électriques. - Mairie de Paris

En partenariat avec l'Ademe, la mairie de Paris vient de lancer "VULe partagés", un inédit service d'autopartage de véhicules utilitaires électriques.

Nouvelle action de la ville de Paris pour lutter contre la pollution de l'air. Pendant un an, les artisans et commerçants des 2e et 3e arrondissements de la capitale vont pouvoir tester un inédit système d'autopartage de véhicules utilitaires électriques. Ces professionnels pourront se partager, via une application pour smartphone, dix véhicules utilitaires légers électriques, véritable alternative aux Utilib', la déclinaison fourgonnette des Autolib'.

Neuf véhicules (des Peugeot Partner et des Citroën Berlingo) dont un frigorifique, sont rattachés à cinq bornes électriques et ont une autonomie d'environ 170 kilomètres selon la mairie. Le dixième, un Renault Kangoo Z.E. préparé par Symbio FCell fonctionne grâce à une pile à combustible alimentée en hydrogène permettant de rouler jusqu'à deux fois plus longtemps. 

Pour utiliser ces utilitaires, les professionnels doivent choisir l'une des trois offres disponibles. Deux abonnements mensuels sont proposés (à 70 euros et 200 euros) auxquels il faut ajouter le coût de la location (compris entre 3 euros et 8,8 euros de l'heure). La dernière proposition, sans abonnement, offre plus de flexibilité aux artisans et commerçants mais affiche des tarifs d'utilisation majorés (entre 5 euros et 11 euros de l'heure). 

"On suppose que l'électrique c'est l'avenir"

Ce service, baptisé "VULe partagés" permet "de ne plus acheter de véhicule, payer le parking, l'essence et l'assurance. Cela va nous coûter 800 euros par mois, contre 2.000 euros auparavant" indique auprès de l'AFP, David Lafranque, le patron d'un bar à vin du 2e arrondissement.

Philippe Barazetti, gérant d'une entreprise de plomberie, avance quant à lui que celui lui permettra dans un premier temps de se séparer d'un véhicule diesel et "si ça marche bien" du reste de ses cinq véhicules. "On suppose que l'électrique c'est l'avenir" dit-il en soulignant que le service lui permettra "d'économiser plus de 10.000 euros de parking par an". 

"Une réponse aux pics de pollution à répétition"

"Aujourd'hui, le transport représente 27% des émissions totales de gaz à effet de serre, et le transport de marchandises en est responsable à 80%" affirme Jacques Boutault, le maire du 2e arrondissement de Paris. "Cette innovation permet aux commerçants d'être vertueux en même temps qu'ils réalisent des économies" ajoute-t-il.

"C'est une réponse très concrète, une solution aux besoins de livraison et aux pics de pollution à répétition" fait savoir de son côté Christophe Najdovski, adjoint au maire de Paris chargé des transports et de l'espace public.

Si ce projet, dont la phase de test est financée à hauteur de 500.000 euros est définitivement adopté, il sera progressivement étendu aux autres arrondissements de la capitale affirme la mairie de Paris. Selon l'équipe qui a développé ce projet, "25 professionnels sont d'ores et déjà inscrits et autant sont en attente d'une inscription". 

Antonin Moriscot Journaliste BFMTV