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La recette fiscale d’Axelle Lemaire pour financer l’innovation

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Avec le compte entrepreneur-investisseur, Axelle Lemaire relance l’idée d’Emmanuel Macron en proposant des mesures fiscales pour les entrepreneurs qui investiront dans des PME de moins de 10 ans.

Le départ d’Emmanuel Macron aura eu un effet inattendu. Son projet d’aider fiscalement les investisseurs à financer les start-up, et plus généralement les PME innovantes de moins de 10 ans, revient en tête d’affiche des idées de Bercy pour relancer la croissance. Taclée au départ par Michel Sapin quand l’ex-ministre de l’Économie la proposait, cette idée est désormais l’axe central de l’action d’Axelle Lemaire, qui a repris le secrétariat d’État à l’Innovation.

Ce lundi matin, sur BFM Business, celle qui gère également le numérique est venue présenter ce projet attendu depuis longtemps par les entrepreneurs de la nouvelle économie. Le but est d’inciter les entrepreneurs à réinjecter leur argent dans des start-up avec des mesures fiscales attractives. Si l’entrepreneur réinvestit dans une PME de moins de 10 ans ou dans des fonds qui travaillent avec elle, il n’y aura pas d’ISF ni de taxation sur les plus-values de cessions.

"Il nous reste huit mois..."

À moins d’un an de la fin du mandat de François Hollande, cette réactivation d’une idée rejetée précédemment n’arrive-t-elle pas un peu tard? Pour la secrétaire d’État, non. "Il nous reste huit mois pour relancer la croissance". Et elle précise surtout que le calendrier gouvernemental ne sera pas ébranlé. "Il reste aussi un outil puissant qui est la loi de finances et la loi de finances rectificative qui permet de faire passer des orientations et le compte entrepreneur-investisseurs en serait une", a-t-elle expliqué lors de la matinale de BFM Business.

Axelle Lemaire veut reproduire le succès qu'a eu la French Tech dans le monde. "Il y a quelque chose d’anormal. La France dépense beaucoup en R&D, mais ne figure jamais en bonne place dans les classements internationaux. La France a une bonne place dans les biotechs et les medtechs, il faut que ce talent se retrouve dans d’autres activités innovantes."

Reste une question: pourquoi Michel Sapin, ministre de l'Économie et des Finances, soutient une idée qu’il rejetait lorsque Emmanuel Macron la proposait? Réponse d’Axelle Lemaire: "Je ne sais pas s’il n’en voulait pas, mais il a eu une démarche positive en demandant combien ça coûte. Nous sommes tout de même sur des questions d’arbitrage budgétaire", a-t-elle réagi tout en soulignant que le bilan de l'ex-ministre restera entaché par son ambition personnelle. "Quand toute la machine administrative et ministérielle est placée au service d’un homme, ça me gêne d’un point de vue éthique. On peut le regretter parce qu’il y avait de belles choses à faire."

Pascal Samama