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Transports

La rechute de Mory Ducros

Mory Ducros avait fait l'objet d'un redressement judiciaire fin 2013.

Mory Ducros avait fait l'objet d'un redressement judiciaire fin 2013. - Philippe Huguen - AFP

Mory Global, l'entreprise née des cendres du transporteur Mory Ducros, aurait déposé le bilan, ce vendredi 6 février, selon plusieurs médias. Environ 2.000 postes sont menacés.

Après une première tentative de redressement, Mory Ducros, ou plutôt l'entreprise née de ses cendres, Mory Global, s'apprête à nouveau à déposer le bilan, rapportent des sources syndicales, ce vendredi 6 février. La direction du groupe a ainsi informé les représentants du personnel de la société, qu'elle allait déposer une demande de cessations de paiements auprès du tribunal de commerce de Bobigny.

Une perspective qui menace ainsi l'avenir des 2.400 salariés que compte encore l'entreprise. Dans un communiqué, l'actionnaire, Arcole Industries, "prend acte" de cette "demande de placement de MoryGlobal sous la protection du tribunal de commerce de Bobigny".

Selon Eric Martin de la CFTC, la déclaration de cessation des paiements sera déposée "dans l'après-midi" et le tribunal examinera cette demande mardi. Une audience mardi a été confirmée par une autre source, proche de l'entreprise.

Arcole et les salariés se renvoient la faute

Le tribunal aura mardi le choix entre mettre en redressement judiciaire MoryGlobal ou son éventuelle liquidation directe. "L'entreprise nous a annoncé ce matin tout simplement que l'actionnaire ne souhaitait plus mettre un euro dans l'entreprise et qu'aujourd'hui on était obligé de demander le redressement judiciaire", a-t-il expliqué.

Pour Eric Martin, "le seul et unique coupable de cette catastrophe c'est Arcole". L'actionnaire renvoie lui la responsabilité de la dérive de MoryGobal à d'autres facteurs. Dans son communiqué, il incrimine d'une part l'absence d'accord avec les syndicats sur le plan social négocié il y a un an lors de la reprise de l'entreprise.

Ce refus a "eu pour conséquence la réintégration de plus de 200 salariés protégés et créé un climat d'incertitude sur la reprise, avec un impact financier colossal pour MoryGlobal", affirme Arcole dans son communiqué. L'actionnaire relève également le veto mis la semaine dernière par le tribunal de commerce de Pontoise à une cession d'actifs immobiliers, pour 25 millions d'euros, qui "aurait permis à MoryGlobal de couvrir les coûts exceptionnels de reprise, de compenser l'impact financier de la réintégration des salariés protégés et de conforter son plan de financement".

Arcole Industries affirme être "parfaitement consciente des inquiétudes des salariés de MoryGlobal dans cette période, et déplore que les conditions d'une poursuite d'exploitation n'aient pu être réunies, et ce malgré les recherches de solutions envisagées avec les pouvoirs publics et la direction de la société". Mory Ducros avait déjà fait l'objet d'une première procédure de redressement judiciaire en novembre 2013. La reprise partielle de l'entreprise par Arcole Industries en février 2014 avait conduit à la suppression de 2.800 salariés.

J.M.