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La science peut prédire si vous deviendrez PDG un jour

"Des chercheurs de l’université de Chicago Booth School of Business ont étudié pendant plus de dix ans la personnalité de candidats au poste suprême de l'entreprise. Il en ressort que le PDG a un profil particulier, et que vous pouvez donc prévoir, en fonction de si vous correspondez ou non à ce profil, vos chances de diriger l'entreprise. "

Est-ce que vous serez PDG un jour? Si la question vous taraude en vous rasant le matin, sachez qu’on peut y répondre formellement aujourd’hui. De manière très scientifique, on peut dire si oui ou non, vous finirez par diriger une entreprise.

Une étude très sérieuse menée par l’université de Chicago Booth School of Business a montré qu’il y a presque un "gène" du PDG. En tout cas une personnalité spécifique, qui prédestine à occuper la plus haute fonction hiérarchique. Le PDG serait un être à part, avec des qualités particulières, que les autres -le standardiste, le comptable, le directeur financier- n’ont pas.

Pour parvenir à cette conclusion, il a fallu établir le profil type du PDG. Les chercheurs de l’université de Chicago ont passé plus de dix ans à le construire. Pendant cette décennie, ils ont récolté des données sur plus de 2.600 candidats au poste suprême de grandes entreprises. Entre temps, certains sont devenus le grand chef.

Quatre compétences font d'eux des êtres à part

Alors, qu’ont-ils de plus que les autres? Les candidats qui ont finalement obtenu le poste ont tous obtenu des notes vraiment élevées sur 4 compétences clés:

1. Les compétences interpersonnelles: ils sont plus aimables, plus sociables, plus ouverts à la critique que les autres candidats.

2. Les capacités d’exécution: l’efficacité, le fait d’être proactif, persistant.

3. Le charisme: nul besoin d’expliquer, on en a ou on n’en a pas.

4. Les compétences stratégiques: c’est-à-dire leur capacité de réflexion, leur créativité, leur sens de l’organisation.

Les candidats qui étaient mal notés sur ces critères sont plutôt devenus directeurs financiers.

Donc si on a ces qualités, on est sûr d’avoir le bon profil. Mais encore faut-il que le conseil d’administration nous nomme. Et là, les chercheurs notent que ceux qui obtiennent le job ont des notes particulièrement excellentes sur la compétence numéro 1, les qualités interpersonnelles. En somme, ils sont vraiment beaucoup plus avenants, sympas que les autres.

En revanche, leur note sur la capacité d’exécution n’est pas supérieure de beaucoup aux autres candidats. Ce qui veut dire que les administrateurs, lorsqu'ils choisissent le chef, privilégient celui qui est sympathique à celui qui est bosseur. Les chercheurs de l’université de Chicago le regrettent, parce que rien ne dit qu’un PDG avenant et gentil sera performant.

Nina Godart