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La SNCF apporte Ouibus à BlaBlaCar

Des cars Ouibus (image d'illustration)

Des cars Ouibus (image d'illustration) - Kenzo Tribouillard - AFP

BlaBlaCar, leader mondial du covoiturage, annonce l’acquisition de Ouibus, filiale de SNCF, et l'entrée de la SNCF à son capital

C'est un rapprochement qui va faire bouger les lignes dans l'univers des transports. BlaBlaCar annonce ce lundi l’acquisition de Ouibus, filiale de SNCF, dans le cadre d'une alliance capitalistique dont les montants ne sont pas rendus publics. Ce projet d’opération permet à BlaBlaCar d’étendre pour la première fois son offre de mobilité au-delà du covoiturage. BlaBlaCar annonce également une levée de fonds de 101 millions d’euros, impliquant SNCF et des investisseurs existants de la plateforme.

BlaBlaCar affiche aujourd’hui une communauté de plus de 65 millions de membres dans 22 pays. En 2018, selon la société, ce sont plus de 50 millions de passagers qui voyageront sur BlaBlaCar dans le monde, soit une croissance de 40% de son activité par rapport à 2017. La plateforme souhaite désormais compléter sa large offre de covoiturage avec des bus pour devenir la place de marché de référence pour le transport interurbain par la route.

En 3 ans de forte croissance, Ouibus a développé un réseau d’autocars desservant 300 villes de France et d’Europe et transporté plus de 12 millions de voyageurs. BlaBlaCar connecte plus de 30 000 points de rencontres dans le pays. En combinant ces deux solutions de transport complémentaires, BlaBlaCar va continuer à développer la mobilité partagée sur l’ensemble du territoire, en optimisant le taux d’occupation des véhicules routiers (bus et voitures) tout en offrant une solution de transport porte-à-porte pratique pour les voyageurs.

Selon BlaBlaCar, cette acquisition va lui permettre d’étendre son offre qui va également s’ouvrir à d’autres partenaires et opérateurs de bus locaux en Europe. "La plateforme pourra ainsi répondre à une large diversité de besoins de transport différents comme la réservation à l’avance ou à la dernière minute, la sensibilité liée au prix et la granularité des destinations. Ce projet d’opération devrait permettre à BlaBlaCar de bénéficier d’un effet de cross-selling lié à l’attractivité de la diversité de trajets proposés. Cela bénéficierait autant aux conducteurs de trajets partagés en covoiturage qu’aux opérateurs de bus sur la plateforme" affirme le communiqué publié lundi.

Une levée de fonds de 101 millions d’euros

BlaBlaCar annonce également une levée de fonds de 101 millions d’euros impliquant SNCF et des investisseurs existants, les niveaux de valorisation retenus pour l'entreprise ne sont pas rendus publics. BlaBlaCar était devenue il y a trois ans la première "Licorne" française, valorisée plus d'1 milliard d'Euros. Cet investissement soutient l’ambition de BlaBlaCar à devenir la plateforme de référence pour le transport interurbain par la route. Ensemble, SNCF et BlaBlaCar affirment vouloir travailler à la création d’une solution de mobilité partagée et intermodale en France, couvrant le covoiturage, les bus et les trains.

C'est le premier mouvement stratégique du nouveau directeur général Nicolas Brusson, qui a pris les commandes opérationnelles de l'entreprise il y a exactement un an, pendant que le fondateur historique Frédéric Mazzella prenait le poste de président. A l'époque des questions se posaient sur la solidité du modèle BlaBlaCar face au développement de la concurrence, d'autant que l'entreprise ne donne que très peu d'informations financières, ne communique pas son chiffre d'affaires et avait simplement annoncé être rentable depuis le début de l'année. La SNCF, qui a prouvé par le passé qu'elle savait travailler en collaboration avec les start up sans freiner leur croissance, lui donne maintenant, visiblement, les moyens de nouvelles ambitions