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La SNCF pourrait démarrer 2016 par une grève

Une grève pourrait avoir lieu dès la fin de la période des vacances scolaires.

Une grève pourrait avoir lieu dès la fin de la période des vacances scolaires. - Jeff Pachoud - AFP

Les élus du CCE de la SNCF ont quitté la séance, mardi 15 décembre, sans voter le budget 2016. Un climat tendu qui pourrait se solder par une grève en janvier.

Le climat est tendu à la SNCF et pourrait bien se transformer en mouvement social après les vacances de Noël. Une source interne explique au Parisien que "tous les ingrédients sont réunis pour une grève". En effet, les élus du comité central d'entreprise (CCE) de la SNCF ont refusé, mardi 15 décembre, de rendre un avis sur le projet de budget 2016 et les 1.400 suppressions de postes qui en découlent, dénoncées par l'ensemble des syndicats. Tous les élus ont quitté la séance après avoir vainement demandé son report, mais la SNCF "considère que la consultation s'est tenue", ont précisé des sources syndicales.

Pour 2016, la SNCF prévoit de supprimer encore environ 1.700 postes au sein de l'opérateur SNCF Mobilités et d'en créer parallèlement 350 dans la branche SNCF Réseau. Comme les années précédentes, ces coupes seront effectuées en ne remplaçant pas tous les départs à la retraite. La SNCF a de cette manière économisé plus de 25.000 postes depuis 2003.

Dans une délibération commune des élus, consultée par l'AFP, les quatre organisations syndicales représentatives (CGT, Unsa, SUD et CFDT) justifient notamment leur refus par "l'absence de trajectoire financière" conjointement définie avec l'État. Elles rappellent que la réforme ferroviaire votée à l'été 2014 prévoyait la conclusion de contrats pluriannuels entre le groupe public ferroviaire et l'État et leur présentation au CCE "avant le 31 décembre 2015". "Sans un engagement ferme de l'État sur les contrats pluriannuels", rendre un avis est "impossible", ce serait "un manque de respect pour les cheminots", estiment les syndicats.

Dégradation des conditions de travail

L'année 2016 "s'annonce dramatique", les suppressions à venir "vont dégrader encore plus les conditions de vie et de travail des cheminots, et plus largement le service public ferroviaire pour les usagers", a réagi la CGT-Cheminots. "4.500 emplois ont été supprimés au sein du groupe depuis 2014", soit presque deux fois plus que ne le prévoyaient les deux précédents budgets, estime Jean Riconneau, représentant du premier syndicat au CCE. Ce budget n'offre en outre "aucune vision sur l'avenir des TET", les Intercités. En revanche, il acte selon lui "une baisse de 13,7% de la compensation de l'État versée pour les tarifications sociales (ex: abonnements travail, réduction Famille nombreuse, ndlr)".

Pour Roger Dillenseger (Unsa), les moyens ne sont "pas adaptés aux engagements affichés, tant en matière de sûreté après les attentats, que de sécurité" après les défaillances repérées, notamment après l'accident de Brétigny-sur-Orge en juillet 2013. La CFDT dénonce quant à elle un budget déjà "périmé" ne prenant "pas en compte les nouvelles nécessités liées aux efforts pour la sûreté des voyageurs, des installations, ni même des investissements urgents en 2016". Côté Réseau, "l'engagement du ministre des Transports sur 500 emplois pour l'infrastructure ferroviaire n'est pas respecté par l'État", relève dans un communiqué Rémi Aufrère, délégué CFDT au CCE.

D. L. avec AFP