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La Souterraine: les cheminots manifestent, rejoints par des salariés de GM&S

Les manifestants, 200 selon les gendarmes, 400 selon les organisateurs, se sont rassemblés devant la gare de la ville.

Les manifestants, 200 selon les gendarmes, 400 selon les organisateurs, se sont rassemblés devant la gare de la ville. - Pascal Lachenaud- AFP

Des cheminots et des usagers du train ont manifesté samedi après-midi à La Souterraine pour protester contre des suppressions d'emplois. Ils ont été rejoints par une centaine de salariés de GM&S Industry, équipementier automobile menacé de liquidation judiciaire.

Les manifestants, 200 selon les gendarmes, 400 selon les organisateurs, se sont rassemblés devant la gare de La Souterraine ( Creuse), avant d'occuper les voies pendant une quinzaine de minutes, entraînant l'immobilisation de deux trains en amont et en aval de la gare.

"La direction veut automatiser la gare, donc supprimer les six postes d'agent de circulation d'ici 2018. Il y aura aussi des suppressions d'arrêts", a expliqué Philippe Richert, secrétaire de la section cheminots retraités de la CGT.

"A terme, c'est la suppression de tous les emplois, une trentaine qui est en jeu. Les grandes lignes vont être supprimées, la gare ne va plus accueillir que des TER. C'est catastrophique en termes d'aménagement du territoire", a-t-il dénoncé.

Une zone sinistrée pour l'emploi

Une centaine de salariés de l'équipementier GM&S Industry, dont le site est occupé par les ouvriers depuis le 11 mai, se sont joints à la manifestation. "Nous sommes dans une zone sinistrée, tout emploi menacé est dangereux pour la région, tout est lié!", a dénoncé Jean-Marc Ducourtioux, secrétaire du CHSCT de l'entreprise.

Prenant la parole, il a appelé les habitants à participer à la manifestation nationale devant l'usine organisée mardi à 15H00 à l'appel de la CGT, ainsi qu'à un rassemblement prévu le même jour à 17H00 devant la mairie.

Jeudi, des salariés de l'équipementier ont commencé à détruire du matériel et affirment avoir "piégé" leur usine pour dénoncer l'attitude des constructeurs français qu'ils accusent de bloquer les négociations de reprise du site.

Il s'agit pour les 279 salariés du site, deuxième employeur privé du département placé en redressement judiciaire depuis décembre dernier, de faire pression sur PSA et Renault, leurs principaux clients, pour qu'ils s'engagent à maintenir un volume de commandes suffisant.Une réunion est prévue lundi 15 mai à 14H30 à la préfecture de Guéret avec toutes les parties au conflit: intersyndicale (CGT-FO) de GM&S, dirigeants de Renault, PSA et de l'éventuel repreneur GMD, et les élus locaux et régionaux. Le président de la région Nouvelle-Aquitaine, Alain Rousset, s'exprimera à Bordeaux à 12H00. La Région a consenti un prêt de près de 600.000 euros à l'entreprise pour le paiement des salaires d'avril. Une autre garantie similaire pourrait être votée prochainement.

La rédaction avec AFP