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La stratégie d'Orange Bank pour devenir rentable d'ici 2023

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Invité sur BFM Business, Paul de Leusse, le directeur général d'Orange Bank, explique sa stratégie pour s'imposer au sein d'un marché concurrentiel.

Pour l'heure, la banque en ligne française, filiale de l'opérateur français Orange et de l'assureur français Groupama, est très loin du seuil de rentabilité. Avec un peu moins de 160 millions d'euros de pertes affichées sur l'ensemble de l'année 2019 (contre 169 millions en 2018), Orange Bank fait face à une concurrence féroce avec d'un côté les néobanques dont elle fait partie, de l'autre les établissements bancaires traditionnels.

Plus de deux ans après sa création, la banque en ligne tricolore peine à tirer son épingle du jeu. Mais Paul de Leusse, nommé à la tête d'Orange Bank il y a un peu plus d'un an, affine sa stratégie de conquête du marché.

Invité dans l'émission "12H L'Heure H" ce lundi sur BFM Business, il explique avoir réduit les coûts d'acquisition des clients d'Orange Bank de 20% en 2019 par rapport à 2018. En outre, il a déployé les moyens nécessaires afin qu'une grande partie de sa clientèle arrive via des offres payantes.

"40% de nos clients (…) nous rejoignent par du crédit ou par une offre premium qui est payante, donc forcément on améliore nos revenus", assure Paul de Leusse.

Objectif rentabilité en 2023

Orange Bank frôle les 500 millions d'euros de pertes cumulées depuis le lancement du service en 2017. Ce qui n'a rien de bien "étonnant" selon le patron d'Orange Bank.

"Vous savez, la banque c'est un métier de stock et quand vous prenez une banque traditionnelle, les grandes banques à réseaux françaises quand elles ouvrent (…) une agence au coin de la rue, cette agence elle met sept ans à être rentable. Nous c'est également l'horizon de temps que l'on a envisagé en lançant Orange Bank. Donc tout cela est assez cohérent", argumente le directeur général.

A ce jour, Orange Bank revendique 500.000 clients mais espère bien fédérer 4 millions de clients en Europe d'ici 2023 et atteindre ainsi son seuil de rentabilité. Encore faut-il trouver la bonne "recette".

Mais Paul de Leusse tient à le préciser: "La martingale, ce n'est pas de faire du volume pour du volume. La martingale aujourd'hui, c'est que nos clients sont plus actifs que toutes les autres néobanques. (…) Mais nos clients, ils sont également plus actifs que ceux des banques traditionnelles. La martingale (…) ce n'est pas juste d'acquérir des clients qui vont mettre la carte au fond du placard, dans un tiroir. C'est avoir des clients qui sont engagés. Et c'est ça qui fait que l'on sera rentable. C'est que nos clients étant engagés, ils vont peu à peu s'équiper", conclut-il. Autrement dit, souscrire à des offres (assurance, crédit, ...). 

J.C-H