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Energie

La très subventionnée route solaire de Ségolène Royal ouverte dès 2017

La ministre de l'Environnement a lancé dans l'Orne les travaux du revêtement routier photovoltaïque de Colas, dite "route solaire", fabriquée par la Scop SNA.

La ministre de l'Environnement a lancé dans l'Orne les travaux du revêtement routier photovoltaïque de Colas, dite "route solaire", fabriquée par la Scop SNA. - Charly Triballeau-AFP

La route expérimentale d'un kilomètre et ses 2.800 mètres carrés de dalles photovoltaïques, devrait être achevée en décembre. Elle coûte environ 1.800 euros du mètre carré en subvention d'État. Sa production électrique devrait permettre l'éclairage d'une ville de 5.000 habitants.

La route "solaire" passe de l'utopie à la réalité sous l'impulsion de la ministre de l'Environnement et des subventions publiques. Ségolène Royal a lancé symboliquement dans l'Orne (Normandie) les travaux du revêtement routier photovoltaïque, dite "route solaire", fabriquée par la Scop SNA. "La France a plus d'un million de kilomètres de routes (...) Pour la transition énergétique il est temps de transformer la route, hier simple ruban de bitume, en source d'énergie", a-t-elle déclaré après avoir visité l'usine SNA de Tourouvre (Orne) et le chantier de la route expérimentale située à côté.

Ce prototype de route solaire "Wattway" est capable de capter l'énergie solaire et de produire de l'électricité. Il a été conçu par Colas, filiale de Bouygues, en partenariat avec le CEA Tech et l'Institut national de l'énergie solaire. Les cellules photovoltaïques sont insérées dans un mille-feuilles de couches successives de quelques millimètres d’épaisseur qui s’adaptent aux dilatations thermiques de la chaussée et aux charges des véhicules.

Au total 2.800 mètres carrés de dalles photovoltaïques recouvriront sur un kilomètre de long la chaussée de l'actuelle route départementale sur laquelle circulent en moyenne 2.000 véhicules par jour. Les dalles se posent directement sur les chaussées existantes. La fin du chantier, qui a bénéficié d'une subvention publique de 5 millions d'euros, est prévue le 10 décembre 2016.

1 kilomètre de route subventionné 5 millions d'euros

Le kilomètre revient donc pour le contribuable à près de 1.800 euros du mètre carré. La ministre de l'environnement ayant déclaré qu'elle souhaitait que 1.000 kilomètres de route solaire soient à terme construits, ce projet coûterait, si l'État maintient son aide au même niveau, aux contribuables autour de 5 milliards d'euros. Prudente, Ségolène Royal, qui était déjà venue en juillet 2016 inaugurer le projet, s'est contenté de souhaiter que "très rapidement, un chantier (...) d'environ un kilomètre, soit lancé sur une autoroute ou route nationale".

Évoquant le coût de production des dalles routières, supérieur aux dalles photovoltaïques classiques, Jean-Charles Broizat, directeur du projet chez Colas, assure "avoir l'ambition, d'ici 2020, de rejoindre les coûts des panneaux photovoltaïques classiques". Et concernant le rendement, il a précisé que sur "300 kW installés", les dalles Wattway produisaient "5 à 10 kW de moins" que les panneaux situés sur des toitures inclinées.

Selon Colas, ces dalles routières peuvent servir à alimenter en électricité le mobilier urbain, mais aussi des bâtiments, des commerces, des entreprises, et à recharger des bornes pour véhicules électriques. Elles pourraient également desservir des habitations situées dans des zones isolées, non raccordées au réseau électrique.

Frédéric Bergé
https://twitter.com/BergeFrederic Frédéric Bergé Journaliste BFM Éco