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Vie de bureau

La vendredite, ce mal méconnu de l'open space

"Le vendredi, vous arrivez systématiquement en retard? Vous n'arrivez pas à vous y mettre? Vos pauses dépassent de loin votre temps de travail effectif? Vous êtes certainement atteint d'une pathologie très sérieuse: la vendredite!"

Ce vendredi matin, on va la jouer tranquille au bureau. Non pas parce qu’on est fainéant ou mal luné, c'est bien plus grave: on a la vendredite! C’est une vraie pathologie. Un mal mystérieux qui fait que votre cerveau anticipe le week-end avec vingt-quatre heures d’avance, résultat de la fatigue de la semaine, et de la perspective de deux jours sans travailler. En conséquence, vous n’êtes absolument pas efficace.

Ce syndrome est très répandu. 6 salariés sur 10 avouent être régulièrement moins productifs le vendredi, selon un sondage du site de recrutement Monster. Et un sur cinq avoue même ralentir systématiquement la cadence ce jour-là. Il n'y a qu’1 salarié sur 10 qui déclare travailler avec la même intensité à quelques heures du week-end.

Des symptômes précis

Comment savoir si vous êtes atteint de vendredite? Les symptômes sont clairement identifiables:

> Le matin du vendredi, vous arrivez une demi-heure plus tard que les autres jours.

> Vous ne commencez vraiment à travailler qu’un quart d’heure avant de partir déjeuner.

> La pause-déjeuner, justement, devient rituelle, avec tous vos copains du bureau, et elle prend le double du temps habituel.

> Les quelques heures qu'il reste, l’essentiel de votre activité consiste à organiser votre week-end.

Vous vous reconnaissez? Le diagnostic est formel: vous êtes victime de vendredite. Alors, peut-on demander un arrêt de travail à son médecin pour cause de vendredite aigüe? Malheureusement non, la maladie n’est pas (encore) officiellement reconnue par les autorités de santé. Mais vous ne seriez pas le premier à tenter avec une autre excuse: l’association “Entreprise et Personnel” a constaté que dans les 130 sociétés de son réseau, parmi lesquelles Alstom, Veolia, la RATP, bizarrement, le vendredi est le jour de la semaine le plus propice aux arrêts de travail.

Des activités de cohésion de l'équipe le vendredi

Comment gérer l'épidémie de vendredite de vos salariés lorsque vous êtes employeur? Évitez d’organiser des réunions importantes ou de lancer de grands projets ce jour-là. À la place, puisque le vendredi, vos ouailles ont surtout envie de sociabiliser, vous pouvez proposer des activités de cohésion de l’équipe ou des formations. En définitive, résignez-vous: la culpabilité de vos salariés les poussera à s’investir deux fois plus lundi.

Quant à vous, salariés, on vous accorde la vendredite. Mais si elle commence dès le mercredi, le mal est peut-être plus profond. Il se peut qu'en réalité, vous détestiez votre job. Sauf si cette grosse déprime apparaît le lundi. Dans ce cas, rien d'étonnant, il s'agit d'une autre pathologie, très courante elle aussi. On l'appelle la Lundite.

Nina Godart