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La vente de HSBC France se précise

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- - Tolga Akmen - AFP

La direction s'est donné quatre mois pour trouver un repreneur pour le pôle de banque de détail en France, qui emploie 5000 personnes, selon une source syndicale. Avec la menace d'une restructuration en l'absence d'un éventuel acquéreur.

Le projet de cession par le britannique HSBC de sa filiale française de banque au détail entre dans une nouvelle étape. D'après une source proche du dossier, confirmant une information du quotidien Les Echos, des discussions vont démarrer avec des banques françaises et étrangères qui ont manifesté ces derniers mois leur intérêt ces derniers mois pour le périmètre concerné.

Rappelons que le groupe a mandaté la banque d'investissement Lazard pour mener à bien cette opération, qui concerne un réseau d'environ 270 agences hérité du rachat de l'ex-Crédit Commercial de France en 2000.

Joint par l'AFP, le délégué CFDT Pascal Montmain a expliqué pour sa part avoir participé à "une réunion avec la direction générale, qui nous a fait part de deux hypothèses, restructuration interne ou cession d'une partie des activités, ce qui est le plus probable". 

"Ils se donnent 4 mois pour trouver un acheteur pour l'activité des particuliers et de la petite entreprise, soit environ 5.000 salariés", poursuit le syndicaliste. "Bien entendu on est inquiets pour l'emploi".

Si aucune offre d'achat n'est retenue par le groupe, HSBC pourrait lancer une restructuration, d'après la même source. Il faut dire que la filiale ne serait pas rentable avec une perte de 17 millions d'euros en 2018 contre un bénéfice de 77 millions l'année précédente. Ses activités de banque de détail pourrait être valorisées entre 1 et 1,5 milliard d'euros, selon les analystes de KBW cités par Reuters.

Sollicité par l'AFP, HSBC France n'a pas confirmé cette option, réitérant, comme en septembre, qu'une "revue stratégique (était) en cours" et qu'aucune décision n'avait été prise. 

Le 21 septembre dernier, BFM Business révélait une note interne adressée par mail aux salariés dans laquelle le directeur général de HSBC France Jean Beunardeau confirmait que la filiale allait bien faire l'objet "d'une revue stratégique" par la maison-mère. En réalité, c'est bien une cession qui était dans les tuyaux et qui devrait bientôt être officialisée.

Direction remaniée

Cette initiative intervient au moment où le groupe bancaire, en pleine restructuration, remanie sa direction mondiale en profondeur. 

Samir Assaf, un vétéran du secteur, "va démissionner en tant que directeur général de la banque internationale et des marchés", à savoir l'activité de banque d'investissement, à compter du 1er mars et deviendra "directeur de la banque d'affaire et institutionnelle", un rôle qui représente une réduction de ses responsabilités. 

Il sera remplacé par deux co-directeurs, Georges Elherdery et Greg Guyett, d'après un communiqué de la banque publié à Londres.

Andy Maguire va par ailleurs quitter ses fonctions de directeur opérationnel à compter du 30 janvier et partira du groupe le 9 juin après une période de préavis. Il sera remplacé par John Hinshaw, venu de chez Hewlett Packard et administrateur de la Bank of New York-Mellon. 

Enfin, Pam Kaur, directrice du risque crédit, deviendra directrice du risque de la totalité du groupe à partir du 1er janvier, remplaçant Marc Moses.

Fin octobre, HSBC avait annoncé une chute de 24% de son bénéfice net au troisième trimestre, plombé par l'Europe et les Etats-Unis, dont les performances avaient été qualifiées d'inacceptables par Noel Quinn, qui assure l'intérim à la direction générale de HSBC depuis l'éviction surprise en août de John Flint. 

Ce dernier a préparé le terrain pour une vaste remodelage du groupe, laissant présager des coupes sombres dans les effectifs après une première vague de suppression de 2% de ses effectifs, soit 4.700 postes. Le Financial Times avait écrit début octobre, citant des sources proches du dossier, que le groupe pourrait supprimer jusqu'à 10.000 emplois supplémentaires.

OC avec AFP