La victoire française sur Booking va profiter à toute l'Europe
Booking.com étend à toute l'Europe, l'assouplissement des conditions tarifaires qu'il imposait jusqu'à présent aux hôtels et hébergements passant par son site.
A compter du 1er juillet 2015, le site de réservation en ligne (propriété de l'américain Priceline Group) n'empêchera plus les hôteliers de proposer sur d'autres plateformes de réservation ou directement à leurs clients, par téléphone notamment, des tarifs inférieurs à ceux affichés sur Booking.
Il s'était déjà engagé dans ce sens au mois d'avril 2015 pour la France, l'Italie et la Suède, vis à vis des autorités de la concurrence de ces trois pays.
Mais, cet assouplissement n'est pas total. Le site de réservation continue de d'interdire aux hôteliers de toute l'Europe, d'utiliser leur propre site internet pour proposer en ligne des réductions exclusives plus attractives que celles de Booking. Un restriction qui gêne encore les hôteliers. Mais rien ne les empêche, toutefois, d'inciter leurs clients potentiels à leur demander par mail ou téléphone des conditions tarifaires personnalisées.
Les hôteliers ne veulent plus de clause de parité tarifaire
Booking.com ne va pas aussi loin dans l'assouplissement des conditions que le contrat de mandat instauré par la loi Macron. S'il est validé par le conseil constitutionnel, ce dernier permettra à l'hôtelier de consentir librement à ses clients "tout rabais ou avantage tarifaire, de quelque nature que ce soit'.
"Nous sommes arrivés à un accord avec les autorités de la concurrence. Si la France qui est à l'initiative de ce projet met en place un dispositif légal de ce type, elle va s'isoler, et nous nous éloignons d'un accord européen", a déclaré Carlo Olejniczak, directeur de Booking.com pour la France, l'Espagne et le Portugal.
Un porte-parole du groupe a ajouté que Booking.com maintiendrait, même si le "contrat de mandat" est adopté, sa "garantie du meilleur prix" qui l'oblige à s'aligner sur tout prix inférieur pouvant être trouvé sur un autre site de réservation.
"A l'heure où la France, avec la loi Macron, est en train de mener une bataille historique, Booking.com brouille le message (...). En réalité, avec cette annonce, il continue de préserver ses propres intérêts en persistant sur la clause de parité tarifaire", a réagi l'Umih, principal syndicat de l'hôtellerie-restauration.